Avec grâce, délicatesse et finesse, il façonne la femme dans toutes ses dimensions. Remy Samuz, plasticien sculpteur béninois pense comme la romancière sénégalaise Mariam Bâ que la femme est la racine première fondamentale de la société.
«J’adore la femme ! Je respecte la femme, je suis né d’une femme !». Le verbe appuyé de gestes fermes de la main, les yeux vifs, c’est carrément une revendication féministe pour Remy Sossouvi, plus connu sous Remy Samuz, artiste plasticien sculpteur béninois. Face à deux dames parmi les visiteurs de son exposition « Conférence de femmes à l’espace Joseph Kpobly » de l’Institut français du Bénin à Cotonou, il fait une démonstration artistico-philosophique de ce que représente l’être considéré – à tort pour lui- comme le sexe faible.
C’est avec une matière bien spéciale qu’il façonne des femmes à qui il donne plein pouvoir. Le fil de fer. A l’instar des oiseaux tisseurs de nid à qui il a emprunté son style, Remy tresse et tisse le fil de fer pour obtenir toute sorte de formes. « Je me suis inspiré des nids d’oiseau (...). Le volume vide des nids d’oiseau m’a amené à former toute sorte de personnage pour véhiculer ce que nous vivons quotidiennement dans la société et dans le monde » a-t-il confié l’épaule gauche entre les cordes d’un sac en tissu semblable à une gibecière.
Ouverte non pas fortuitement à l’occasion de la journée internationale de la femme, le 08 mars et laissée au public jusqu’au 28 avril, cette exposition est un hommage qu’il rend à la femme qui, pour lui, occupe une énorme place dans le fonctionnement de l’humanité, du monde. Fort de quinze années d’expérience, le jeune sculpteur de 36 ans fait preuve d’une grande sensibilité quand il sculpte la femme dans toutes ses dimensions. Que ce soit en buste, le visage ou un portrait complet, les silhouettes féminines de Rémy dégagent de la grâce, la finesse et sont assez expressives. Pas besoin de se casser la tête pour savoir quelles thématiques abordent les représentations. La maternité, le travail, l’artisanat féminin, l’éducation des filles, la solidarité, la place de la femme dans l’avenir du monde, la famille sont entre autres thèmes qu’on retrouve dans le travail du sculpteur béninois dont les œuvres traitant de mille autres réalités ont déjà été exposées dans plusieurs galeries en France et ailleurs.
Parmi les visiteurs retrouvés en fin de matinée du mercredi 25 avril à trois jours de la fin de l’expo dans la salle Joseph Kpobly, la Française, Pierrette Alletru, proche de la soixantaine, est tombée sous le charme du génie créateur de Rémy. « Je suis subjuguée par ces œuvres. Elles sont extraordinaires de finesse, de sensibilité. On voit les femmes vivres. On les voit vivre à travers les sculptures. Tout ça c’est extraordinaire, je ne peux pas en dire plus. », a-t-elle témoigné manquant de mots, la Cergy pontoise venue à Cotonou pour partager près de 15000 livres au Bénin. Avant elle, c’est Diane de Souza, une Française mariée à un Béninois, venue de Paris qui a livré ses impressions à chaud après avoir vu les œuvres de l’exposition « Conférence de femmes ».
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