Jacques Prescott, M.Sc. biologie, Chaire en éco-conseil UQAC
Inquiets face aux changements climatiques, la perte de biodiversité, la pollution, la précarité économique et les inégalités, les consommateurs recherchent des produits et services qui ont une empreinte réduite sur l’environnement et contribuent réellement à l’amélioration de leur qualité de vie. Devant ces attentes, les gouvernements et les entreprises doivent adopter des normes qui répondent aux objectifs de développement durable. Quels sont ces objectifs et comment y répondre?
En 2015, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté 17 objectifs de développement durable qui donnent la marche à suivre pour parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous. Ces objectifs répondent aux défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés, notamment ceux liés à la pauvreté, aux inégalités, au climat, à la dégradation de l’environnement, à la prospérité, à la paix et à la justice. Les objectifs sont interconnectés et, pour ne laisser personne de côté, il est important d’atteindre chacun d’entre eux, et chacune de leurs cibles, d’ici à 2030.
Pour réaliser ce programme, de nombreux gouvernements et entreprises ont adopté des stratégies et des plans d’action, mis en place des normes de consommation et de production qui notamment visent à réduire leur empreinte écologique et à contribuer au bien-être de la population dans une perspective de développement durable.
Viser un développement durable signifie tenir compte simultanément des dimensions environnementale, sociale, culturelle et économique d’un projet ou d’une politique de développement. Un environnement sain étant considéré comme une condition obligatoire, l’amélioration de la qualité de vie des populations comme un objectif ultime et l’économie comme un moyen pour y parvenir.
Pour favoriser un dialogue entre toutes ces dimensions, rapprocher les points de vue divergents et consolider les attentes communes, les dirigeants doivent mettre en place des modalités de gestion, une gouvernance qui encouragent le dialogue, la conciliation et la concertation. Pour éviter les dérives autoritaires ou carrément frauduleuses, la démarche de développement doit s’appuyer sur une éthique irréprochable basée sur les principes démocratiques et le respect des droits humains fondamentaux.
Un outil, la Grille d’analyse de développement durable, élaboré par la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi, permet d’évaluer les forces et faiblesses en matière de durabilité de toute initiative envisagée ou déjà mise en place par une entreprise ou un gouvernement. Recommandé par la Division des Affaires économiques et sociales des Nations Unies, cet outil d’analyse disponible en libre accès[i] a été utilisé à travers le monde. Au Québec, par exemple, la Ville de Québec l’a récemment utilisé pour élaborer sa stratégie de développement[ii] et la Coopérative Forestière Boisaco s’en est servie pour consolider sa démarche de développement durable[iii]. Voyez par vous-même.
[i] Guides et outils d’analyse de développement durable | Chaire en éco-conseil (uqac.ca)
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