L'Afrique et la désertification ont été au coeur de deux tables rondes organisées le 26 février par la Réunion préparatoire intergouvernementale aux travaux de la dix-septième session de la Commission du développement durable (CDD-17).
Après les exposés qu'ont fait deux experts, trente-six orateurs se sont succédé au cours de la table ronde de ce matin pour débattre du thème de la désertification, un phénomène qui affecte plus d'une centaine de pays à travers le monde et menace la viabilité d'un grand nombre d'entre eux, notamment en Afrique.
Un responsable de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a expliqué comment les termes de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la désertification permettaient de faire face à plusieurs questions fondamentales, comme la pauvreté, la crise alimentaire, les changements climatiques, la conservation de la biodiversité, le reboisement, les énergies renouvelables et les migrations qui résultent très souvent de la dégradation de l'environnement. Plusieurs délégations ont fait le lien entre le texte de ce traité et deux autres conventions des Nations Unies, qui ont trait aux changements climatiques et à la biodiversité, et elles ont lancé un appel pressant au renforcement de la synergie qui existe entre ces textes.
Les pays luttant contre la désertification ont fait état des plans et programmes nationaux qu'ils ont élaborés en la matière, avant d'appeler la communauté internationale à les aider à renforcer leurs capacités à faire face à ce phénomène et à ses impacts, notamment par la fourniture d'une aide financière et technique substantielle. Ils ont plaidé pour que, d'une part, le savoir-faire local soit mieux valorisé, et que, de l'autre, soit promu le renforcement des connaissances scientifiques et techniques qui doivent être mis à la disposition des pays affectés. L'aide doit cibler en particulier la lutte contre la dégradation des terres, a préconisé le représentant du Bureau de liaison de la Convention sur la lutte contre la désertification.
Parmi les mesures à promouvoir, des délégations ont cité les bienfaits de l'agroforesterie en matière de captage du carbone, et d'autres ont parlé des avantages de l'écotourisme. Les représentants de grands groupes comme ceux représentant les femmes et les autochtones ont souhaité une plus grande implication de leurs membres dans la lutte contre la désertification, en renforçant notamment leur droit à la propriété et au partage des ressources de la biodiversité.
Valoriser le rôle de la société civile, des savoirs autochtones et des médias est également nécessaire pour que l'Afrique réussisse le pari du développement, a déclaré la Directrice régionale du Secrétariat africain du Conseil international pour les initiatives écologiques locales, au cours de la table ronde de l'après-midi. La panéliste a ajouté que, dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), le continent africain avait réalisé de vrais progrès, notamment dans les secteurs de la gestion de l'eau, de la promotion de l'agriculture de proximité et de l'adaptation aux effets des changements climatiques.
De son côté, le Directeur du Programme technique de l'" African Wildlife Foundation " a estimé que l'Afrique ne pourrait donner sa pleine mesure que dans un cadre de bonne gouvernance et de bonnes pratiques, " où la coopération régionale, y compris transfrontalière, ouvrira la voie à un progrès commun ".
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