" Comment allons-nous nourrir la planète en 2050 alors que nous consommons déjà quatre fois plus qu'elle ne produit? ", s'est exclamé la Ministre de l'agriculture des Pays-Bas, en ouvrant avec ses homologues et la Vice-Secrétaire générale de l'ONU, le débat de haut niveau de la Commission du développement durable (CDD), au cours duquel les Ministres ont insisté une fois de plus sur l'urgence qu'il y a à parvenir au " découplage " entre croissance économique et pressions environnementales.
Les statistiques distinguent le " découplage relatif " lorsque l'économie se développe plus rapidement que les pressions sur l'environnement, du " découplage absolu ", lorsque la croissance économique augmente tandis que les pressions sur l'environnement se stabilisent ou diminuent.
Le Commissaire européen à l'environnement a expliqué les efforts déployés par l'Union européenne, en matière de découplage, lesquels efforts signifient une plus grande dépendance à l'éco-innovation et l'introduction de technologies propres dans les services et les ménages. Pour les pays en développement, cela signifie, a souligné le Sous-Secrétaire d'État aux mines du Chili, transfert des technologies, renforcement des capacités et ressources nouvelles et additionnelles.
Aujourd'hui, a affirmé le Commissaire européen, 3,4 millions d'Européens travaillent dans l'éco-industrie, ce qui représente 1,5% de la population active. Nous devons cesser de voir une contradiction entre croissance économique et protection de l'environnement et se concentrer plutôt sur les avantages que l'une et l'autre doivent apporter au développement durable, a dit le Ministre de l'environnement de l'Irlande, pour qui ce type de développement est au coeur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier la lutte contre la pauvreté et la faim.
L'agriculture peut précisément être un moteur de la croissance et de la réduction de la pauvreté, a argué la Ministre néerlandaise des Pays-Bas, en voyant ce secteur comme la " pièce centrale de l'ordre du jour post-Copenhague ". L'agriculture n'est plus vue comme un problème pour le développement durable mais bien comme une partie de la solution, ouvrant la voie à un développement propre et jouant un rôle crucial dans la préservation des ressources naturelles.
L'agriculture qui est responsable de 14% des émissions de CO2 et de 20% de la déforestation représente donc un tiers de la solution aux changements climatiques, a insisté la Ministre. Elle a annoncé la tenue, à la première semaine de novembre, de la Conférence de La Haye sur l'agriculture, la sécurité alimentaire et les changements climatiques, qui enverra un message " très clair " à la Conférence de Cancún sur les changements climatiques.
Le débat a été suivi de deux Tables rondes ministérielles sur l'extraction minière et le Cadre décennal sur les modes de consommation et de production durables que la Commission doit finaliser l'année prochaine.
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