Il revenait de Nagoya, au Japon, où s'est déroulée du 18 au 29 octobre la 10ème Conférence des parties à la Convention de l'ONU sur la diversité biologique, au terme de laquelle les 193 Etats parties ont adopté deux traités internationaux d'importance majeure pour la protection de la biodiversité.
Le premier est un nouveau plan stratégique pour lutter contre la perte de biodiversité d'ici à 2020. Il prévoit notamment d'augmenter la superficie des terres protégées et des parcs nationaux à 17% de la surface terrestre de la Terre, contre près de 12,5% aujourd'hui, et d'étendre les zones marines protégées à 10% de la surface maritime de la planète, contre moins de 1% actuellement.
Avec ce plan stratégique, les Etats s'engagent également à sauver d'ici à 2020 toutes les espèces connues qui sont à l'heure actuelle menacées d'un risque d'extinction. Ils entérinent le principe d'une « approche de précaution » dans l'exploitation des zones riches en biodiversité dans le cadre de la lutte contre le changement climatique et le développement des biocarburants de synthèse.
Le second traité adopté à Nagoya et qualifié par Ahmed Djoghlaf « d'historique » est un protocole additionnel à la Convention sur la diversité biologique, destiné à régir l'accès aux ressources génétiques et le partage des bénéfices de leur exploitation.
« Après 18 ans de discussions, quatre ans de rédaction du texte, ce protocole voit finalement le jour, c'est un énorme succès, la première fois dans l'histoire qu'un traité sur les ressources génétiques est signé », a souligné Ahmed Djoghlaf, lors d'une conférence de presse mardi au siège de l'ONU.
Devant les journalistes, le Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique (CDB) a estimé que « les bases d'un nouvel ordre économique » avaient été jetées.
L'accord de Nagoya fixe les règles de base sur la manière dont les nations peuvent collaborer, pour tirer des ressources génétiques de la recherche scientifique sur les animaux, les plantes et les champignons. Il crée un régime international organisant l'accès et le partage des avantages tirés des ressources génétiques (ABS) de la nature.
L'objectif de ce protocole additionnel est d'offrir aux compagnies pharmaceutiques, cosmétiques ou spécialisées dans l'agriculture, un accès régulier aux ressources génétiques, quelque soit le lieu où elles se trouvent -au cœur de l'Amazonie ou au Congo- tout en garantissant le partage des avantages de leur utilisation avec les populations autochtones ou les pays en voie de développement dans lesquelles se trouvent ces ressources génétiques.
« Avec le partage des bénéfices issus de la nature, on donne une raison aux populations autochtones de protéger ces plantes qui nous procurent du bien-être et on donne à ces hommes les moyens de le faire », a souligné Ahmed Djoghlaf.
« Ces populations ne seront plus obligées de survivre en coupant les arbres pour se chauffer ou en tuant les singes pour se nourrir », a-t-il ajouté. « C'est un outil essentiel pour stopper la perte de biodiversité ».
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