" Pour un développement réussi, il faut des actions durables par le peuple! ". C'est l'appel lancé aux Montréalais à la fin du Sommet ÉcoCité par Markus Lewe, le maire de Münster, l'une des villes les plus écologiques et durables d'Europe, située au nord-ouest de l'Allemagne. Dans la ville de près de 300 000 habitants, les vélos sont deux fois plus nombreux que la population et représentent 38 % du transport quotidien des citoyens. Seulement 33% des déplacements sont réalisés par voiture.
Le maire Markus Lewe inspire ses citoyens par son exemple, " Je me rend quotidiennement au travail en faisant 8 km de transport actif ". N'est-il pas remarquable que cet élu d'une ville industrielle fasse du vélo dans son costume, sans besoin de porter un casque pour sa sécurité, sans combat contre les voitures qui l'entourent? Il tient à démontrer que le vélo est le moyen de transport le plus efficace et durable, même en hiver quand les températures descendent en-dessous de 0°C.! " Près de 50 % de nos citoyens font du vélo pour des distances allant jusqu'à 5 km, et ce, toute l'année ", affirme le maire. " Nous faisons en sorte que notre ville soit la plus confortable que possible pour les cyclistes. Les vélos sont acceptés dans les bus et les trains à tout moment. Pour stationner, il suffit d'utiliser le garage à 3 000 vélos qui offre également un service de mise à point et ouvert pratiquement 24 heures ", raconte le maire de Münster, à l'occasion d'une entrevue avec GaïaPresse.
Mais sa plus grande fierté est le grand nombre de citoyens qui vivent durablement. " Nous sommes verts à souhait : notre ville fut nommée la 3e capitale verte de l'Europe en 2009 et la capitale allemande du transport actif ", se vante M. Lewe. Il ajoute que " ce qui caractérise notre peuple est notre intérêt et notre participation dans le développement durable ".
La biodiversité, au coeur de la ville
Comme la Ville de Montréal, Münster a signé l'accord de Durban pour préserver la biodiversité, tel que rapporté en tout début du Sommet Écocité. Grâce à cette entente, Münster est devenue une ville compacte, aménagée en accordant des espaces réservés à de grandes étendues de forêts, aux parcs et aux cours d'eau. En fait, près de la moitié de l'aménagement de la ville de Münster est consacrée aux espaces verts.
À travers une matrice de corridors de biodiversité qui relient tous les quartiers de la ville avec le centre-ville, on peut se déplacer en vélo rapidement et en toute sécurité. Pour échapper à la forêt profonde ou pour nager dans le lac municipale, il suffit de prendre un de sept corridors verts ou l'une des trois ceintures vertes qui encerclent la ville.
Dans les années 1960 et 1970, comme à Montréal, " Münster dut faire face à l'explosion du nombre de voitures ", déclare M. Lewe. " Mais quand les murs médiévaux ont été abattus, nous avons créé une autoroute à vélo bordée d'arbres ".
Quand l'ouragan Kyrill a cassé des dizaines de milliers de leurs arbres précieux en 2007, les citoyens ont immédiatement lancé une collecte de fonds et amassé 220 000 €, avant de se mettre à la plantation de nouveaux arbres! Tout le monde a été invité à parrainer un arbre, et la plupart a saisi l'occasion. " Ça c'est l'esprit de Münster ", contaste le maire Lewe.
Plus que du transport durable
Münster est un exemple d'une ville culturelle, bien organisée, active et durable. Elle attire les jeunes familles, les technologies propres ainsi que des " entreprises qui ont incorporé la durabilité dans leurs vision d'affaires et leur mission " complète M. Lewe.
Encouragés par des initiatives financières très intéressantes, les citoyens de Münster se mettent maintenant au réaménagement de leurs bâtiments anciens et maisons défraîchies afin de réduire de 70 % leur consommation énergetique. L'eau potable municipale est déjà sans chlore, purifiée par des procédés naturels : " La climatisation est faite par des plantes et non par les plantes et non par les climatiseurs ", explique le maire.
Une inspiration pour Montréal?
Dans combien de temps Montréal offrira-t-il un milieu de vie aussi attrayant? Novembre prochain, quand les pistes cyclables s'enneigeront, combien de citadins persisteront à circuler en vélo? L'été prochain, combien de nos maisons seront climatisées naturellement par des plantes plutôt que par des machines énergivores? Planterons-nous des arbres, adopterons-nous des carrés pour verdir nos trottoirs?
article écrit par Marcel Miro, pour GaïaPresse
(SOMECOCITE2011)
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