M. FRANÇOIS HOLLANDE, Président de la France, a, d’emblée, demandé aux États Membres de l’Assemblée générale de tout faire pour mettre en œuvre le plus vite possible l’Accord historique de Paris; historique parce que cette Conférence se tenait quelques jours après les attentats terroristes qui avaient ensanglanté Paris; et historique par le contenu de l’Accord lui-même, avec cet engagement de réduire le réchauffement climatique et de mobiliser des financements en faveur des pays les plus vulnérables.
Rappelant l’Accord, signé par 175 pays, mais ne pouvant entrer en vigueur que s’il est ratifié par au moins 55 États représentant 55% des émissions de gaz à effet de serre, le Président français a appelé tous les pays à accélérer leur procédure de ratification pour que tout soit conclu d’ici à la fin de l’année. Il n’y a pas de temps à perdre, a-t-il dit.
Le deuxième appel du Chef de l’État fut pour l’Afrique, dont le développement est menacé par le réchauffement, les migrations, les conflits et le terrorisme. Il a ainsi proposé un « Agenda 2020 pour l’Afrique ». Ce plan, a expliqué M. Hollande, doit permettre à tous les Africains d’accéder à l’électricité, de répondre aux besoins de 15% de la population mondiale, de permettre aux pays africains de bénéficier d’un potentiel immense et de réduire les migrations.
Le Président français a souligné avoir lancé l’initiative pour une énergie renouvelable en Afrique. Dix bailleurs se sont engagés à mobiliser 10 milliards d’ici à 2020, la France, elle, en financera plus de 20%. Face aux menaces à la sécurité posées principalement par Boko Haram et des organisations liées à Al-Qaida ou à Daech, les pays de l’Afrique de l’Ouest, du Sahel et du Lac Tchad savent qu’ils peuvent compter sur la France, a également dit M. Hollande, ajoutant que celle-ci les formait, les entraînait, leur donnait un appui dans tous les domaines, dont celui, essentiel, du renseignement.
Enfin, le Président français a appelé à agir pour la Syrie. « Ça suffit », a-t-il lancé, après avoir notamment rappelé que le conflit avait fait 400 000 morts. « La tragédie syrienne sera, devant l’Histoire, la honte de cette Assemblée si nous n’y mettons pas fin maintenant. » Il a affirmé que, comme en février, le dernier cessez-le-feu n’a pas duré, le régime étant, selon lui, « coupable de son échec ». « Quant à ses soutiens étrangers, ils doivent le forcer à la paix. Sinon ils porteront avec lui la responsabilité de la partition et du chaos. »
M. Hollande a annoncé que la France saisirait le Conseil de sécurité avec quatre exigences: imposer le cessez-le-feu, conformément aux décisions prises, « c’est le préalable »; demander l’acheminement immédiat et sans condition de l’aide humanitaire vers Alep et les autres villes martyres, « c’est l’urgence »; permettre la reprise des négociations politiques selon les principes de la transition établis dès 2012, c’est la solution »; dénoncer et sanctionner le recours aux armes chimiques, employées par le régime il y a quelques semaines encore, « c’est la justice ».
M. Hollande a également rappelé que la France avait pris l’initiative pour contribuer à une solution au conflit israélo-palestinien, l’objectif étant de réunir, d’ici à la fin de l’année, une « conférence pour qu’Israéliens et Palestiniens soient en capacité et en responsabilité de négocier ».
De même, s’agissant de la crise en Ukraine, la France souhaite à nouveau réunir dans les semaines qui viennent les Présidents russe et ukrainien avec la Chancelière allemande « pour avancer dans la mise en œuvre des accords de Minsk ». « Nous n’abandonnerons pas cet objectif », a-t-il déclaré.
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Source : ONU
Photo : ONU