Mediaterre

   

Redonner vie aux terres dégradées dans les petits Etats insulaires en développement


L'accélération des efforts visant à inverser ou à prévenir la dégradation des terres dans les petits Etats insulaires en développement (PEID) sera cruciale dans les prochaines années si l'on veut atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). Tel est le message lancé lors d'un événement organisé cette semaine par la FAO au cours de la 13ème session de la Conférence des Parties (COP13) à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD).

Une évaluation des terres dégradées dans les PEID, dont l'élaboration se poursuit, s’appuie sur la collecte et l'analyse des informations sur l'utilisation des terres et les pratiques de gestion de ceux qui les utilisent. Les données sont obtenues grâce à la méthodologie d’évaluation de la dégradation des sols (LADA), une formule qui a déjà fait ses preuves dans plus de 30 pays. Les résultats de l'évaluation serviront à l'élaboration et à la planification des politiques visant à faire face aux changements climatiques et au renforcement de la résilience des populations et des paysages.

«Pour la première fois, tous les pays peuvent contribuer en mode égal à l'évaluation globale des terres dégradées et à la définition de leurs propres opportunités de restauration», a déclaré M. René Castro, sous-Directeur général de la FAO responsable du Département de la climatologie, de la biodiversité, de la terre et de l'eau, au cours de la COP13 qui se déroule à Ordos, en Chine.

En outre, dans le cadre d'un partenariat avec Google, financé par l'Allemagne et l'Union européenne, la FAO vise, d'ici à la mi-2018, à dévoiler les tendances mondiales concernant à la fois la couverture foncière, la productivité des terres et les installations carbone au-dessus et au-dessous du sol. La FAO travaille jusqu'à présent avec une trentaine de pays pour élaborer des données nationales et former des équipes locales pour surveiller, grâce à la télédétection, les changements d'affectation des terres et leur dégradation, ainsi que l’adoption d’approches participatives dans le travail avec les communautés locales.


 

De telles évaluations aident les pays à élaborer leurs objectifs nationaux de neutralité en matière de dégradation des terres afin de promouvoir des pratiques durables de gestion et de restauration des sols. La neutralité en matière de dégradation des sols est l'un des buts de l'Objectif de développement durable numéro 15: la vie sur terre. A cet égard il convient de maintenir ou d’améliorer dans le temps la quantité de ressources foncières saines et productives, conformément aux priorités nationales de développement durable.

Inverser la dégradation des terres accroit la productivité des sols, stimule la rétention d'eau et améliore les moyens d’existence durables et la résilience des populations. En Amérique centrale, par exemple, grâce à la restauration des sols par des plantations d’arbres et des couvertures herbeuses, les agriculteurs ont réussi à augmenter durablement le cheptel à raison de quatre vaches par hectare par an contre une vache précédemment. La neutralité en matière de dégradation des sols facilite également toute une gamme d'autres ODD, tels que l’Objectif Faim Zéro (ODD 2), l'accès à l'eau (ODD 6) et l’action climatique efficace (ODD 13).


 

La FAO en action dans les îles

Le Cap-Vert fut le premier Etat insulaire à évaluer l'état de la dégradation des terres au niveau national en utilisant l'imagerie satellitaire à haute résolution. Une équipe d'experts techniques de ce pays, coordonnée par le Ministère de l'agriculture et de l'environnement, a bénéficié de l’appui de la FAO pour effectuer l'analyse.

«Les premiers résultats de l'initiative montrent que des terres dégradées ont bien été restaurées mais il reste encore beaucoup à faire», a déclaré M. Gilberto Correia Carvalho Silva, Ministre de l'agriculture et de l'environnement, au cours de l'événement de haut niveau organisé par la FAO dans le cadre de la COP13.

L'outil d'évaluation, déjà utilisé avec succès dans l'initiative Great Green Wall pour ériger une barrière verte sur la largeur de l'Afrique,  constitue désormais un instrument essentiel pour fournir des informations cruciales permettant d’appréhender la véritable dimension des besoins en matière de restauration des terres dans les PEID.

De meilleurs partenariats et plus d'outils pour la neutralité en matière de dégradation des terres

Pour atteindre plus rapidement la neutralité en matière de dégradation des terres, la FAO et le Mécanisme mondial de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ont renforcé leur collaboration grâce à un accord signé lors de l'événement de haut niveau.

Rappelons que l’objectif de neutralité en matière de dégradation des terres a été fixé en 2012 lors de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio 20)

La collaboration FAO-Mécanisme mondial de l’UNCCD vise à aider les PEID à fixer des objectifs nationaux de neutralité en matière de dégradation des terres. La FAO, principal dépositaire mondial des données sur l'agriculture, offre en outre aux PEID une expertise dans l'élaboration de politiques sur la gestion durable des terres et la lutte contre la dégradation des sols, notamment en matière de gouvernance et de droits fonciers.

Au cours de la COP13, la FAO a également lancé une boîte à outils pour la planification des ressources foncières, c’est-à-dire une base de données en ligne consultable à volonté et renfermant de précieuses informations sur les outils disponibles, leurs objectifs, les groupes cibles, les études de cas et bien plus encore pour aider les pays et les experts concernés à promouvoir une gestion durable des terres.

[ODD2030-15]

Communiqué de la FAO

Partagez
Donnez votre avis

Conception & Réalisation : CIRIDD - © 2002-2024 Médiaterre V4.0