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Le Cameroun est attaché à la protection de la nature



  • La visite du ministre camerounais de la forêt et de la faune aux États-Unis.

    Par Elisa Walton
    Rédactrice du « Washington File »

    Washington - L'avenir écologique du Cameroun dépend de la création de débouchés économiques et du développement d'un esprit de coopération au sein des collectivités avoisinant les zones protégées, a déclaré le ministre camerounais des forêts et de la faune, M. Egbe Achuo Hillmann, lors d'un entretien accordé au « Washington File » le 27 juillet.

    Le ministre, qui effectuait un déplacement d'une semaine aux États-Unis afin de promouvoir plusieurs projets en cours dans le domaine de la protection de la nature, a exprimé l'espoir que ces efforts seraient couronnés de succès.

    Du fait de son extraordinaire diversité biologique, le Cameroun est souvent considéré comme un « concentré de l'Afrique », a dit le ministre. Le pays est en effet doté de plus de 9.000 espèces de plantes, et 18 % de son territoire sont désormais protégés, soit un pourcentage légèrement supérieur à la moyenne qui est de 12 %.

    Cependant, la pauvreté des zones rurales représente le plus grand obstacle à la protection de la nature, et le Cameroun enregistre une perte nette de 0,65 % de ses surfaces forestières par an. La destruction s'explique par plusieurs activités économiques légales et illégales : culture sur brûlis et exploitation forestière et minière excessives, entre autres.

    Étant donné que 70 % des Camerounais dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance, la création d'autres débouchés économiques est un élément fondamental de la protection de la nature dans le pays, a expliqué le ministre. Il appelle de ses vœux la construction d'une meilleure infrastructure - routes, écoles et hôpitaux - afin d'aider les habitants. Il souhaite aussi voir le développement de l'écotourisme, de lacs réservés à la pêche et de l'élevage de gibier comme autres débouchés économiques.

    Une nouvelle façon de penser est également nécessaire, a-t-il affirmé. « Il faut amener les gens à penser que les zones protégées sont la propriété de tous. » Le Cameroun doit, selon lui, trouver un équilibre entre le droit d'utilisation et l'exploitation abusive.

    Et c'est là que peuvent intervenir le gouvernement des États-Unis et les organisations non gouvernementales (ONG). Leur expérience est nécessaire pour aider à créer un « sentiment d'appartenance au monde » afin de dissuader les gens d'exploiter l'environnement.

    M. Egbe Achuo a ajouté qu'après ce qu'il a qualifié de « dialogue intense dans plusieurs domaines », des responsables de certains organismes publics des États-Unis s'étaient déclarés prêts à aider son pays, particulièrement dans le domaine de l'enseignement. Une formation serait surtout utile dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la promotion de la bonne gestion des forêts et de la lutte contre le braconnage.

    Le département d'État finance déjà plusieurs programmes de protection de l'environnement dans la région. Il consacre 150 millions de dollars à la protection des forêts tropicales dans le monde et participe à l'organisation de réunions ministérielles régionales sur la lutte contre l'exploitation abusive des forêts. Une réunion de ce genre type aura lieu à l'automne dans la capitale du Cameroun, Yaoundé.

    La majeure partie de l'aide financière du département d'État dans ce domaine est administrée par l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), qui l'achemine par l'intermédiaire de certains de ses partenaires. C'est ainsi que le Programme régional pour l'environnement en Afrique centrale (CARPE) de l'USAID contribue à lutter contre le déboisement et à protéger la diversité biologique.

    Le Cameroun a déjà réalisé des progrès considérables. Au cours des deux dernières années, le gouvernement a créé quatre parcs nationaux couvrant une superficie de 825.377 hectares. Il a également participé à des initiatives avec des pays limitrophes, l'une avec la République centrafricaine et le Congo, la deuxième avec le Congo et le Gabon. Ces pays sont désormais une référence en Afrique, et on espère que d'autres suivront leur exemple, a dit le ministre.

    Un haut responsable du département d'État a déclaré que le Cameroun était l'un des chefs de file de la protection de l'environnement dans la région, ajoutant que M. Egbe Achuo avait impressionné de nombreux officiels par l'attitude sérieuse avec laquelle il abordait la protection de l'environnement et l'application des lois dans ce domaine, par exemple l'engagement de poursuites judiciaires contre les braconniers.

    Les propositions du ministre camerounais ont suscité un vif intérêt, a-t-il dit, notamment celle de lier plusieurs zones protégées, en faisant appel à d'autres pays au besoin, de façon à créer des « couloirs écologiques ».

    Le Cameroun aimerait établir un fonds d'affectation spéciale pour financer ses travaux. Les États-Unis pourraient offrir leur aide, a suggéré M. Egbe Achuo, donnant ainsi une possibilité aux pays donateurs d'y contribuer.

    Des membres du Réseau mondial des forêts et du commerce, une initiative du Fonds mondial pour la nature (WWF) visant à améliorer la gestion des forêts, ont également rencontré la délégation camerounaise. Près de 25 % des forêts du Cameroun sont couvertes par ce programme, qui aide à former les responsables des forêts et les populations locales aux techniques de protection de la nature et qui soutient la gestion des forêts par les collectivités locales.

    Durant cet entretien avec les membres du Réseau mondial des forêts et du commerce, la question de savoir comment aider les entreprises désireuses de réduire leur impact sur l'environnement à obtenir des fonds internationaux a également été abordée.

    La mise en œuvre réussie des programmes camerounais de protection de la nature et de formation contribuera à réduire les difficultés des pauvres des zones rurales tout en aidant à protéger l'environnement, a déclaré le ministre.

    (Diffusé par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/francais/)
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