Plus de deux cent d'éléphants ont été tués dans le Nord du Cameroun depuis le début de l'année 2012. Le plus grand carnage se serait produit entre le 05 et le 24 janvier dans le Parc national de Bouba Ndjidda par des braconniers venus du Tchad et du Soudan, rapporte la presse camerounaise citant des sources au ministère camerounais des forêts et de la faune. Ces braconniers constituent la face visible d'un puissant réseau de trafiquants d'ivoire. Au Cameroun, le prix de la pointe d'ivoire varie entre 50 000 et 100 000 Fcfa, soit 75 et 150 euros. Ce prix peut être multiplié par 5, voire par 10 lorsqu'elle est vendue à l'extérieur du pays.
Le gouvernement camerounais semble avoir pris au sérieux les risques de telles attaques, qui, si elles se poursuivent, mettront en péril l'existence de pachydermes au Cameroun. De multiples conclaves sont organisés pour trouver une meilleure stratégie de lutte contre ces braconniers généralement lourdement armés et qui traversent la frontière après avoir commis leur forfait. De son côté, l'Union européenne par la voix de son Chef de délégation au Cameroun, M. Raul Mateus Paula, a saisi par courrier le 13 février 2012, les autorités camerounaises pour réclamer des mesures urgentes afin de stopper le phénomène de grand braconnage dans les aires protégées et les complexes transfrontaliers.
D'après des estimations datant de 2007 et publiées par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le nombre d'éléphants vivant au Cameroun oscillait entre 1 000 et 5 000. Et si le massacre de ceux-ci se poursuit, c'est toute l'espèce qui sera menacée de disparition. Cela d'autant plus que les braconniers n'épargnent ni les femelles, ni les petits.