Près de 150 mètres cubes de bois illégal saisi en moins de trois mois, dont 60% transporté par des camionneurs n'ayant aucune lettre de voiture. C'est le résultat d'une campagne de lutte contre l'exportation illégale du bois, lancée dans la région de l'Est-Cameroun et organisée dans le cadre des prescriptions des Initiatives à Résultats Rapides (IRR) lancées par la Commission nationale anti-corruption (Conac). Parmi les essences prisés par les exportateurs véreux : le Sappelli, l'Iroko, le Doussé, l'Assamela, le Moabi ou encore le Padouk.
D'après les enquêtes menées par la Commission nationale anti-corruption (Conac), ce vaste trafic de bois illégal est organisé par des opérateurs économiques véreux avec la complicité de certaines autorités administratives. Ces derniers leurs octroient de dérogations spéciales pour l'exportation vers les pays étranger ou encore en estampillent le bois illégal au marteau forestier de l'administration, alors que les titres d'exploitations n'existent pas. C'est pourquoi en collaboration avec la Conac et le Projet choc (Changer d'habitude, s'opposer à la corruption), le ministère camerounais des forêts et de la faune a lancé depuis mars 2012, une campagne de sensibilisation de ses agents.
Aujourd'hui, l'heure est à la répression dans ce secteur forestier qui regorge d'environ 20 millions d'hectares de forêts. Et d'après le délégué du ministère des forêts et de la faune pour la région de l'Est, 09 procès verbaux ont été dressés contre ces exportateurs de bois illégaux. Ils permettront ainsi à l'Etat d'encaisser un peu plus de 2 millions de Fcfa en guise de dommages et intérêts comme le prévoit la loi. Les cargaisons de bois saisis seront quant-à elles vendues aux enchères. Il faut rappeler que le Cameroun qui produit 2,3 millions de mètres cubes de bois par an et dont 80% est destiné au marché européen, a signé le 06 octobre 2010 et ratifié le 09 août 2011 l'Accord de partenariat volontaire (Apv-Fleg). Cet accord qui entre en vigueur cette année, porte sur les réformes à mettre sur pied afin de réduire, voire d'éradiquer l'exploitation illégale de la forêt.