Au cours d'un point de presse du ministre de la Santé
publique du Cameroun donné le 29 juillet 2013, annonce a été faite d'une mobilisation en faveur du combat contre les
hépatites. A ce propos, le ministre camerounais a rappelé que le vaccin est le pilier de la prévention
contre l'hépatite B notamment. Aussi, son pays, engagé sur la voie d'une génération
sans hépatite B, a-t-il choisi d'administrer gratuitement ce vaccin aux enfants
de moins d'un an, dans le cadre d'un programme élargi de vaccination.
En sus, des mesures ont été prises pour
permettre que les enfants plus âgés
(jusqu'à cinq ans) qui l'ont manqué, d'avoir accès à ces vaccins gratuits cette
année. " Exceptionnellement pour les enfants de moins de cinq ans qui ont
manqué leur vaccination, des mesures ont été prises pour que ceux-ci soient
rattrapés dans le cadre de ce programme ", a précisé le ministre. André
Mama Fouda a par ailleurs invité les uns et les autres à se faire dépister. Aux
personnes testées négatif, il recommande pour se protéger, la prise des trois
doses de vaccin en deux mois à raison de 7 000 Fcfa la dose. Et dans le cas où
l'on est testé positif, le gouvernement camerounais indique que les malades
peuvent suivre " un traitement adapté déjà disponible ".
Encore appelée " tueuse silencieuse " ou,
selon l'Organisation mondiale de la santé (Oms) " épidémie silencieuse " parce qu'évoluant
de manière sournoise et insidieuse, et
faisant beaucoup de ravages au sein de la population, l'hépatite virale est une
inflammation du foie, le plus souvent provoquée par une infection virale. Il
existe cinq principaux virus de l'hépatite que l'on appelle A, B, C, D, E. "
Maladie virulente, l'hépatite est plus contagieuse que le Sida ", de l'aveu
du Professeur, Njoya Oudou, président de
la Société camerounaise de la gastroentérologie et des hépatites (Scgh).
" La plupart des porteurs ignorent qu'ils
sont atteints et l'infection évolue lentement, pendant plusieurs dizaines
d'années, en maladie du foie ", d'après l'agrégé de médécine. Les symptômes de
l'hépatite sont du reste, la fièvre,
ictère (jaunissement de la peau et des yeux), urines foncées, grande fatigue,
nausées, vomissements et douleurs abdominales. " Quelques fois, les victimes ne
présentent aucun symptôme visible ", assure même le ministre camerounais de la
santé publique.
D'après les chiffres de l'Organisation
mondiale de la santé (Oms) au niveau mondial, ce sont environ deux milliards de
personnes qui sont infectées tandis que près de 350 millions vivent avec une
atteinte hépatique chronique. Au Cameroun, selon les chiffres de la Scgh, 13
personnes sur 100 souffrent de l'hépatite C et 10 sur 100 de l'hépatite B. Soit
globalement, 4,5 millions de Camerounais. On lui impute d'être à l'origine de
10 000 morts par an. L'ignorance des populations, l'exposition à des pratiques
et comportements à risques exposent, d'après le patron de la santé, à ces
affections. Qui, précise l'Oms, sont transmises en fonction du type. Par
exemple, si les hépatites A et E sont transmises par l'eau et les aliments, les
hépatites B, C, et D sont transmises par les liquides biologiques contaminés
comme le sang, le contact sexuel, de la mère à l'enfant à l'accouchement ou
encore par du matériel médical contaminé.
Les hépatites B et C entraînent, toujours d'après l'Oms, une charge plus lourde
en termes de mortalité car elles peuvent provoquer une infection à vie ou
infection chronique susceptible d'évoluer en cirrhose et en cancer de foie.
L'hépatite chronique est d'ailleurs la première cause de cirrhose et cancer de
foie. Le traitement reste long et coûteux, en dépit de la réduction du prix de
l'une des molécules. L'interféron est passé de 159 000 Fcfa à 104 000 Fcfa. Malgré
la gratuité de la Ribavirine, une autre molécule.