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Le protocole de Nagoya en débat à Yaoundé (Cameroun)



  • Dans le cadre de l’animation scientifique instituée par le ministère de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI), dénommée «Le mois de la recherche», le bien-fondé et la finalité du protocole de Nagoya (accord complémentaire à la Convention sur la diversité biologique ou diversité biologique, CDB) ont été expliqués aux universitaires, chercheurs et grand public de Yaoundé, le 27 mars 2017.

    Placé sous le thème «Importance de la protection de l’accès aux ressources génétiques et le partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisateur», la conférence-débat de «le mois de la recherche» de mars était animée par le point focal au Cameroun du protocole de Nagoya sur l’accès aux ressources génétiques et au partage équitable des bénéfices issus de leur utilisation, Lemnyuy Albun William Banye.

    Pour édifier le grand public de la capitale du Cameroun qui s’est mobilisé en grand nombre, l’ingénieur agronome et inspecteur environnemental au ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED), a axé son exposé sur la présentation de l’acte normatif de Nagoya, le processus de l'accès et le partage des avantages (APA) au Cameroun, qui répond précisément au 3è objectif de la CDB, et l’accès aux ressources génétiques et le permis de recherche : le cas de Echinops giganteus et Mondia whitei par la société Mane Fils.

    Conscient de l’importance de la biodiversité (entendue comme diversité des écosystèmes, des espèces et des gènes dans l'espace et dans le temps, ainsi que les interactions au sein de ces niveaux d'organisation et entre eux), le Cameroun a ratifié la CDB en 1994. Ce d’autant plus que le Cameroun est considéré comme un pays fournisseur en matériel génétique. On retient de l’ingénieur Banye que «l’essor du génie génétique a fait de la diversité génétique une source de matières premières potentielles et surtout les pratiques industrielles qui accompagnent cette avancée technique».

    En attendant de mettre sur pied un cadre juridique spécifique sur les APA au Cameroun, il existe des instruments juridiques qui réglementent les questions environnementales de foresterie et d’agriculture renfermant quelques dispositions en matière d’APA. Et d’après le conférencier, «la recherche scientifique est déterminante dans la mise en œuvre du mécanisme d’accès aux ressources génétiques et le partage des avantages».

    Il a été relevé à l’assistance que depuis 2012, Mane Fils (société française de création d'arômes et de parfum) a découvert l'Echinops giganteus, une plante herbacée vivace de la famille des chardons qui pousse en haute altitude au Cameroun. Et l’entreprise française, pour être en phase avec le protocole de Nagoya, a décidé de faire de l'exploitation de cette plante sa première chaîne de valorisation conforme à l'APA.

    Pour mémoire, signé à Nagoya au Japon par les représentants de plus de 190 pays, réunis lors de la conférence des parties à la Convention sur la biodiversité (du 18 au 29 octobre 2010), l'accord de Nagoya vise à mieux protéger les espèces et les écosystèmes de la planète et à en partager plus équitablement les bénéfices. Il est en entré en vigueur le 12 octobre 2014.

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