Le couvert forestier de l’Afrique centrale est grandement menacé par la dynamique des grands projets d’investissement. Essentiellement non-forestiers, ces grands projets ont causé en dix ans la disparition de plus de 10 millions d’hectares de forêts dans la région, selon l’étude intitulée : « Analyses des conversions des forêts par les grands investissements en Afrique centrale ». Une étude réalisée par quatre organisations non gouvernementales de la région. Il s’agit du Centre pour l’environnement et le développement (Ced) au Cameroun, l’Observatoire congolais des droits de l’Homme (Ocdh) au Congo, Brainforest au Gabon et la Maison de l’enfant et de la femme pygmée (Mefp) en République Centrafricaine.
Deuxième plus grand massif forestier au monde après l’Amazonie, les forêts d’Afrique centrale sont une source d’approvisionnement en biens et services pour les communautés locales ou les peuples autochtones qui en dépendent pour leur survie. Très riches en ressources naturelles variées, elles font l’objet depuis toujours de nombreuses convoitises d’acteurs tant nationaux qu’internationaux. Elles subissent d’importantes pressions exogènes et endogènes, véritables entraves à leur gestion durable.
Les grands investissements non forestiers, en l’occurrence l’exploitation minière, les plantations agro-industrielles et les infrastructures (routes, chemin de fer, barrages, etc.) font également partie des procédés qui entravent la gestion durable des forêts. Il serait donc judicieux, de l’avis des auteurs du rapport d’étude : de renforcer les instruments légaux de conversion forestière, notamment les Accords de partenariat volontaire (APV) ; d’encourager l’attribution objective et juste des terres stimulant le développement de l’aménagement du territoire dans le pays; d’inviter et d’accompagner les Etats à une gestion intégrée, optimale et avant-gardiste de leur parc forestier ; de faire respecter aux investisseurs leurs engagements contractuels envers la palette de bénéficiaires ; de veiller à la prise en compte des droits et intérêts des communautés locales et peuples autochtones.