Les principales villes du Cameroun que sont Yaoundé et Douala croupissent sous des tonnes d'ordures ménagères. Depuis le mois de novembre 2017, le phénomène des décharges débordantes rétrécissant les chaussées ou en fumée est devenu une image caractéristique de nos principales villes.
Pourquoi cette situation ?
Des investigations menées, il ressort plusieurs raisons à ce constat : la plupart des grandes villes camerounaises se sont considérablement étendues, entraînant un accroissement de la population et de surcroît une augmentation du volume des ordures ménagères. Or la société d'hygiène et de salubrité du Cameroun (HYSACAM) n'a pas pu suivre l'évolution des villes, son matériel étant insuffisant ; et même si les villes étaient restées telles quelles, cette société n'aurait pas pu satisfaire la demande, son équipement étant vieillissant. Elle se plaint aussi du non-paiement de ses factures par l'Etat, situation qui ne lui permet pas de renouveler son parc automobile. L'autre raison non négligeable est l'incivisme de la population, qui jette les ordures à tout vent ; il n'est pas rare d'observer de petits enfants allant déposer les ordures en dehors des bacs réservés par la Mairie, ou de grandes personnes jeter des épluchures sur la chaussée au travers des portières de véhicules en circulation.
De la nécessité d'une bonne gestion des ordures ménagères
L'augmentation des ordures ménagères ne devaient pas poser un problème car bien gérées, ces ordures deviendraient une ressource économique non négligeable. Leur tri permettrait de distinguer les différentes catégories (du verre, du plastique, du fer, des végétaux). Le recyclage de ces éléments générerait des revenus aux populations et par là, améliorerait leur niveau de vie. Pour le cas spécifique des ordures ménagères végétales, elles permettraient non seulement la production du biogaz mais aussi et surtout de l'engrais végétal (compost) pour l'enrichissement des sols.
Les femmes enseignantes syndicalistes réunies à Yaoundé au début du mois de janvier 2018 se sont penchées sur ces questions. A l'occasion de cette rencontre, il s'agissait d'analyser la problématique des ordures ménagères et de réfléchir aux solutions visant à améliorer leur gestion. La restitution des travaux en atelier a permis de ressortir la nécessité de l'éducation au recyclage des ordures ménagères. Proposition a été faite de réserver dans le cours d'Education à la Citoyenneté, cinq minutes soit au début du cours, soit à la fin pour parler des différents moyens de réduction de la quantité d'ordures ménagère à travers leur tri et leur recyclage ainsi que des avantages de cette pratique. Plusieurs stratégies ont été mises en place pour cette éducation. La première s'adresse aux établissements scolaires avec une sensibilisation quotidienne des élèves à une meilleure gestion de ordures, la deuxième s'adresse aux ménagères avec une invitation à toujours trier les ordures produites pour séparer celles d'origine végétale de celles solides, à recycler les premières pour en faire de l'engrais végétal utile pour leur culture. Une autre activité de plaidoyer auprès des différentes mairies et la communauté urbaine dans chaque ville a été projetée dans les prochains jours.
