Le consortium des syndicats de l’éducation de la RDC a lancé un mot d’ordre de grève le lundi 5 novembre 2018, demandant à tous les enseignants de rester à la maison pendant une semaine. Le mobile de cette grève est le non-respect du protocole d’accord du 2 septembre 2018 signé à Kinshasa entre le gouvernement et le banc syndical.
À la suite de cette grève lancée par les syndicats FENECO/UNTC, SYECO, SYNECAT, CSC Enseignement et SYES, le ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et professionnel, Gaston Musemena, a invité le consortium à rejoindre les travaux de la commission paritaire qui se déroulent à l’hôtel Vénus de Bibwa à Kinshasa où plusieurs personnes sont réunies depuis le 5 novembre au nom des enseignants.
Depuis cette lettre du ministre, le consortium a répondu positivement à cette invitation en suspendant le mot d'ordre de grève le samedi 10 novembre 2018 et en posant notamment comme préalable, la participation de 50 personnes membres du consortium. À cette dernière missive, le ministre a trop tardé pour prendre les dispositions nécessaires et, dans l'entretemps, le gouvernement continue à négocier avec les « soi-disant syndicalistes » recrutés pour la plupart de façon individuelle, c'est-à-dire en dehors de leurs organisations syndicales.
Ce vendredi 16 novembre, le consortium a fait une irruption dans les installations de l’hôtel Vénus où se tiennent les assises et un conseiller du ministre Musemena qui a reçu les responsables du consortium s'est exprimé en des propos qui ont laissé croire que cette invitation n'était qu'une mascarade.
Le consortium s'exprimant à la presse sur place a réclamé que soit libéré sans délai le complément des salaires des enseignants retenus indûment et illégalement. D'après la lettre d'invitation du ministre adressée au consortium, l'argent est déjà libéré pour tous les enseignants, mais ne se trouve ni dans les banques payeuses ni dans les poches des bénéficiaires que sont les enseignants.
Faute de quoi, une marche sera organisée par les enseignants sur toute l'étendue du territoire national.
En outre, le consortium se dit solidaire avec les populations dont les enseignants en grève à travers la République dont ceux de Béni et de ses environs et ceux qui radicalisent la grève exigeant coûte que coûte que soit libéré le complément des salaires notamment à Mbujimayi. Le consortium s'insurge contre les actes de barbarie perpétrés par certains chefs d'établissement et autres gestionnaires pour contrer la grève notamment à Bandundu. La grève a été déclenchée de façon régulière et est garantie légalement. Le consortium invite les autorités politico-administratives de mettre les enseignants grévistes à l'abri des sanctions fantaisistes dans le secteur de l'éducation.