A la suite de la signature d’une convention entre le ministère des enseignements secondaires et certaines structures de transfert électronique d’argent, nous avons émis beaucoup de réserves. Eh bien l’histoire démontre aujourd’hui que cette méthode de paiement des frais exigibles a entrainé une asphyxie des établissements scolaires publics.
La date limite de paiement de ces frais était souvent fixée à un mois après la rentrée scolaire, elle va aujourd’hui jusqu’en décembre, soit un peu moins de quatre mois après.
A la date d’aujourd’hui, aucun établissement n’a accédé à ces frais exigibles. Ce qui signifie que le fonctionnement des établissements scolaires publics est bloqué. Les élèves ne sont pas assurés, par exemple. Ce qui veut dire qu’en cas d’accident (ce que nous ne saurions raisonnablement souhaiter), aucun d’entre eux n’est couvert.
La première séquence de l’année scolaire est finie depuis le 12 octobre et les établissements ont publié les résultats et remis les bulletins de notes aux élèves. Il y a lieu de se demander comment les chefs d’établissements ont pu produire ces bulletins étant entendu que c’est de ces frais exigibles qu’il faut prélever de l’argent pour cela.
Plus grave certains chefs d’établissements ont laissé déposer dans ces structures de transfert d’argent les frais des timbres qu’il faut apposer sur les dossiers d’examen. Les services des impôts qui doivent apposer ces timbres exigent le cash. Les responsables départementaux et régionaux demandent aux chefs d’établissement de faire tout pour que les dossiers soient déposés dans les délais en attendant recouvrer après. Cela veut dire qu’on leur conseille, en mots voilés, d’aller puiser dans les caisses de l’association des parents d’élèves ou alors s’endetter.
Tous les fonds qui ont emprunté ces couloirs sont dans le cadre de ce que l’on nomme des dépenses sous rubriques qui participent de la gestion financière des établissements scolaires et qui sont réglementés par un arrêté qu’une simple convention ne saurait abroger.
En termes clairs, les établissements scolaires publics sont asphyxiés et il faut avoir le courage de revenir à l’orthodoxie de leur encaissement pour privilégier l’intérêt de la pédagogie, de l'école et de la gestion plutôt que de s’accrocher sur des intérêts égoïstes particuliers.