En janvier 2019, le Gret démarrera, en République démocratique du Congo (RDC), un projet d’agroforesterie périurbaine dans le Haut-Katanga (APHK), sur financement de l’Union européenne, en appui à la centrale des associations du périmètre agroforestier de Kipushi (Capak).
Pas moins de dix associations seront concernées par ce projet. Ces dernières réunissent au total 133 exploitants installés dans la région. Le projet APHK fait suite au projet Afodek (Agroforêts pour le développement de Kipushi) exécuté par le Gret, en partenariat avec Nature et le Centre de promotion du paysannat (CPP), de 2012 à 2017.
Le projet APHK ambitionne d’améliorer la résilience des populations au changement climatique grâce au développement de filières durables de produits vivriers et de charbon de bois issus d’agroforêts. Cette démarche doit ainsi permettre de stabiliser et de promouvoir le périmètre agroforestier existant. Un espace, dont le potentiel intéresse le gouvernement provincial dans une perspective d’aménagement du territoire.
Plus spécifiquement, ce projet vise à une consolidation institutionnelle et technique de la Capak dans la gestion et la représentation du périmètre agroforestier (avec le renforcement du système de suivi-évaluation, la mise en place d’une dynamique d’apprentissage collectif). D’autre part, il devra assurer la sécurisation des exploitants par la viabilisation du périmètre (sécurisation foncière, accès à l’eau, sédentarisation) et l’amélioration de leurs revenus (renforcement des itinéraires techniques et des chaînes de valeur).
L’écosystème de miombo (savanes boisées) caractéristique du Haut-Katanga est fortement dégradé en périphérie de la ville de Lubumbashi par la production de charbon de bois, l’agriculture itinérante sur brûlis, l’urbanisation et le passage régulier du feu. Pour répondre conjointement aux objectifs de sécurisation alimentaire et de lutte contre la déforestation, le projet Afodek, financé par l’Union européenne (à hauteur de 3 M€), a permis, entre 2012 et 2017, l’aménagement d’un périmètre agroforestier de 2 000 hectares où 150 familles des villages alentour ont été progressivement installées.
Le projet Afodek a également accompagné ces familles dans la mise en valeur de 12 hectares de leurs terres, exploitant le principe de jachères améliorantes, en favorisant la reconstitution de la fertilité des terres avec l’introduction de légumineuses arborées. Dorénavant, les exploitants sont regroupés en hameau d’habitations à l’échelle desquelles ils sont réunis en association pour l’organisation des activités et la gestion des infrastructures collectives (puits, magasins de stockage, pépinières).
Ainsi, le principe de mise en valeur agroforestière procède d’une adaptation de l’itinéraire technique taungya (reboisement de terres forestières dégradées par l’association à des cultures vivrières au moment de la plantation) aux réalités pédologiques, climatiques et socioéconomiques locales. Ce système de plantations d’essences forestières (dont la vocation principale est la production de bois d’œuvre ou de bois énergie) s’inscrit dans la continuité d’initiatives conduites en RDC depuis une vingtaine d’années autour de l’Acacia auriculiformis et de l’Acacia mangium.
Ce procédé conduit, dans le cas du projet Afodek, à faire évoluer les techniques pour faire face au défi de l’hétérogénéité du capital des ménages. Le suivi de la croissance des arbres et des services écosystémiques (stockage du carbone, produits forestiers non ligneux) est aujourd’hui réalisé par l’Université de Lubumbashi en appui à la Capak.
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