Dans un contexte marqué par la politique de diversification de la production agricole et de l’augmentation substantielle des revenus des paysans, la relance de la filière blé (du nom scientifique Triticum) au Cameroun devient un impératif pour les pouvoirs publics.
D’autant plus que la demande en farine de cette céréale va crescendo au Cameroun, depuis plus d’une vingtaine d’années. Au point où son importation a fini par constituer un véritable gouffre de devises pour le pays.
La preuve, les données disponibles font état de 547 milliards Fcfa pour 3,6 millions de tonnes de 2012 à 2017 et 145 milliards Fcfa pour 850 000 tonnes en 2018.
En plus d’une dépendance alimentaire du pays pour cette spéculation très sollicitée dans la fabrication du pain et de la bière.
C’est ainsi que l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), bras séculier de l’État en la matière, s’y attèle depuis quelques années aux côtés du Programme national de la vulgarisation de la recherche agricole (PNVRA, rattaché au MINADER), à travers des essais multi-locaux d’adaptabilité de blé dans les zones agroécologiques du pays.
Jusqu’ici, l’IRAD a expérimenté sept (07) variétés de blé (Banyo, Bamenda, Irad1, Irad2, Tchad, Nigeria et Liban) et fourni une assistance technique pour la mise en place d’un champ de démonstration de production de blé dans la localité de Wassandé (région de l’Adamaoua).
D’après les chercheurs de l’Institut que dirige le Dr Noé Woïn, sur les 07 variétés expérimentées, 04 sont jugées performantes : Banyo, Bamenda, Irad1 et Irad2.
Et les résultats de la recherche font état de ce que la production nationale du blé tourne entre 4 et 5 tonnes/hectare. D’après les experts agronomes, c’est une production possible dans les cinq zones agro écologiques du pays.
Dans la localité de Bambui (région du Nord-Ouest), on assiste à une transformation en farine et production du pain en blé local, des spaghettis…
Dans la perspective de relance de cette spéculation, les chercheurs de l’IRAD ne ménagent aucun effort dans la recherche en vue de l’augmentation des superficies cultivables de blé de qualité et en quantité suffisante, avec un recours notamment aux processus biologiques de fertilisation des sols appropriés.
À terme, selon ces scientifiques, il est envisagé la culture du blé bio à l’aide des bio-fertilisants qui réduisent l’utilisation des engrais et des pesticides.
Au plan purement nutritionnel, les spécialistes disent du blé une céréale riche en amidon (environ 70%), en protéines (10 à 15%) et pentosanes (8 à 10%). Sous le volet thérapeutique, il est présenté comme un anti-cancérigène et antioxydant. Bien plus, c’est une céréale qui fait prospérer l’industrie agroalimentaire et animale à travers la planète.
A relever qu’au cours d’une récente visite de travail à Ngaoundéré (région de l’Adamaoua), la ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation (MINRESI), Dr Madeleine Tchuinté, accompagnée du DG de l’IRAD, a parcouru et apprécié le champ d’expérimentation du blé au Centre IRAD de Wakwa.
Pour mémoire, du nom scientifique Triticum, le blé est une variété de céréale de la famille des Poaceae d’origine du Proche-Orient. Avec une pluviométrie moyenne de 1500 mm (température moyenne 12-25°C et humidité relative 70-80%), le blé pousse sur tous types de sol.