Malgré des conditions d’existence difficiles, la population sahélienne connait une des croissances démographiques les plus importantes du monde. Le développement croissant des activités humaines dans la région engendre une pression forte sur les rares ressources disponibles. Le déboisement incontrôlé pour satisfaire les besoins en énergie et l’expansion agricole et pastorale provoquent une forte dégradation de la couverture végétale du Sahel, une diminution des rendements des cultures et une réduction de la biodiversité.
Aggravées d’autant plus par le changement climatique et les périodes de sécheresse, les modifications environnementales dans cet espace semi-aride impactent fortement les conditions de vies des populations et la durabilité du Sahel comme région habitable. La population sahélienne est en effet fortement dépendante de son environnement pour ses besoins alimentaires et en énergie et l’extrême pauvreté de cette population la rend très vulnérable aux modifications climatiques et environnementales. Lutter contre la désertification du Sahel est devenu un enjeu majeur pour permettre le développement durable de la bande sahélienne, sécuriser l’habitat des populations et protéger la biodiversité.
Afin de résilier ces territoires à la dégradation des terres, la société civile s’engage contre la désertification du Sahel, pour soutenir les territoires ruraux en zone aride et développer des pratiques adaptées au changement climatique.
Depuis 2010, le Réseau Sahel Désertification (ReSaD) rassemble des plateformes de la société civile actives sur la lutte contre la désertification, au Burkina Faso, en France, au Mali et au Niger. Le ReSaD, coordonné par l’association française CARI, permet de favoriser les échanges d’expériences entre les ONG membres, de diffuser les résultats et les bonnes pratiques pour une meilleure gestion des terres. La mise en réseau permet également à un grand nombre d’associations et d’ONG de se concerter pour faire remonter les préoccupation des populations des zones arides et de s’organiser pour peser plus fortement dans les actions de plaidoyer auprès des pouvoirs publics nationaux et internationaux.
Financé par la fondation néerlandaise DOB Ecology et coordonnée par l’ONG Both ENDS, le projet « Les communautés reverdissent le Sahel » accompagne les populations rurales du Burkina Faso, du Niger et du Sénégal pour reverdir 200 000 hectares de terres par des techniques de régénération naturelle assistée (RNA). Les membres du ReSaD que sont le SPONG au Burkina Faso et le CNCOD au Niger collaborent au sein du projet commun pour mettre en oeuvre des actions de lutte contre la désertification à grande échelle.
L’initiative mobilise les populations de la région afin de piloter des actions pour reverdir le Sahel et lutter contre la dégradation des sols par des pratiques agroforestières en RNA qui protègent et restaurent la végétation par le développement d’essences pionnières. L'introduction d'espèces ligneuses dans ces territoires arides permettent d’enrichir la terre, de protéger les nouveaux plants et ainsi d’améliorer la fertilité des sols et la rétention en eau. Conduites sur dix ans, ces actions de reverdissement devraient à terme permettre de sauvegarder la production agricole menacée de la région, garantir la durabilité des besoins énergétiques et freiner la désertification.
Ce projet participe à une meilleure résilience du Sahel face au changement climatique et aux pressions anthropiques par l’amélioration de la gestion durable des terres. En s’y impliquant à travers ses membres, le ReSaD permet aussi de capitaliser sur les acquis du projet et de les diffuser plus largement auprès des acteurs de la lutte contre la désertification au Sahel et dans le monde.
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