Les fortes précipitations observées dans la plupart des villes du Cameroun (notamment Douala, Yaoundé, Maroua ou encore Limbe) entre fin août et début septembre 2020 n’ont pas laissé la communauté scientifique indifférente. Le 17 septembre 2020, l’Académie des Sciences du Cameroun a mis au point un guide de survie face aux dérèglements du climat. Essentiellement basé sur l’adaptation aux phénomènes comme les inondations et les glissements de terrain, il met l’accent sur la modification des plans de construction des villes. Le Pr. Chrispin Pettang, ingénieur-architecte, propose par exemple les constructions en hauteur, plutôt que celles en largeur ou étalées.
Dans un article intitulé « Analyse géo-historique de l’évolution spatio-temporelle du risque d’inondation et de sa gestion dans la zone urbaine de Douala (Cameroun » et publié en 2019 par le protail de publication en sciences humaines et sociales OpenEdition, il ressort que depuis 2010, les inondations ont augmenté dans la ville de Douala, en raison de l’évolution de l’emprise urbaine de la ville. Par ailleurs, les zones urbaines inondées en permanence sont répertoriées dans les quartiers informels construits directement en zones inondables et dont l’accroissement est important depuis les années 1990, indiquent Laurent Bruckmann, Amélie Amanejieu, Maurice Olivier Zogning Moffo et Pierre Ozer, co-auteurs de l’article. Selon les données 2016 du Center for Research on the Epidemiology of Disasters, les inondations au Cameroun ont affecté 367 000 personnes entre 2007 et 2015, notamment dans les zones urbaines.