Le pangolin fait l’objet de menaces de plus en plus accentuées au Cameroun. Selon une enquête réalisée du 1er au 14 septembre 2021 par l’organisation environnementale WildAid et le Groupe d’action sur la viande de brousse en Afrique centrale (CABAG), le pangolin est la deuxième forme de viande de brousse la plus fréquemment consommée (après le porc-épic), avec 49% des consommateurs identifiés dans les villes de Douala et Mbalmayo au cours des 12 derniers mois, sur un échantillon de 424 consommateurs de viande de brousse. Auparavant, une autre enquête menée dans cinq villes du Cameroun a révélé une faible connaissance par les populations de la loi de 2017 protégeant les pangolins au Cameroun. Les statistiques indiquent que seuls 29% des répondants savaient qu’il est illégal de tuer et de commercialiser tous les espèces de pangolin. Une « écrasante » majorité (93%) était fière de l’existence des pangolins au Cameroun.
Pour militer en faveur de la préservation de cette espèce, WildAid a mis à contribution des légendes du football comme Rigobert Song et des musiciens comme Stanley Enow et Locko. Ces derniers se sont constitués comme les parrains de la campagne « Disons non à la viande de pangolin », qui vise à faire prendre conscience du rôle des pangolins dans le maintien d’un environnement sain. Ce d’autant plus que « les pangolins se reproduisent lentement et ne peuvent avoir qu’un seul petit tous les 18 mois. L’utilisation commerciale illégale de la viande peut rapidement réduire leur nombre et les menacer d’extinction », fait savoir le président de WildAid, Peter Knights Obe.
Le Cameroun a surtout pris la pleine mesure de la nécessité de protéger cet animal, à travers des opérations coup de poing et le renforcement des patrouilles sur le terrain, notamment au niveau des aires protégées. D’après le directeur de la faune et des aires protégées au ministère camerounais des Forêts et de la Faune (MINFOF), Joseph Lekealem, la sensibilisation doit aller au-delà des milieux ruraux et s’étendre même dans les villes. Pour décourager la consommation du pangolin, le consultant junior auprès de WildAid, Simon Denyer, pense qu’on pourrait trouver des alternatives comme la consommation du poulet du village, du porc, du poison et du bœuf.
Quatre tonnes d’écaille de pangolin, soit l’équivalent de 4000 kg ont été saisis au poste douanier de Gashiga, dans la partie septentrionale du pays en mars 2021, pour une valeur d’environ quatre milliards de F. Au niveau international, entre 100 000 à plus de 2,5 millions de pangolin sont prélevés dans la nature chaque année en Afrique et en Asie. Les populations des huit espèces de pangolin dont trois répertoriés au Cameroun (pangolin géant, pangolin à ventre blanc et pangolin à ventre noir; Ndlr) sont en voie d’extinction, selon la convention CITES.
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