Dans l’objectif de consolider la sécurité et l’autosuffisance alimentaires au Cameroun, les pouvoirs publics ne ménagent visiblement aucun effort en termes de recherche et innovation agricoles.
C’est dans cette optique que l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD) que dirige le Dr Noé Woin, en partenariat avec Africa Rice, a organisé, du 14 au 16 décembre 2022, un séminaire de formation à l’endroit d’une quinzaine de jeunes chercheurs de l’institut de Nkolbisson, triés sur le volet.
Les travaux de cet atelier ont été ouverts par le directeur général adjoint-directeur de la recherche scientifique (DGA/DRS) de l’IRAD, le Dr Francis Emmanuel Ngomè Ajebesoné, le 14 décembre à la salle des Actes de l’Institut bras séculier du gouvernement en matière de développement agricole.
«Principaux types de mycotoxines ; propriétés, histoire et statistiques de mycotoxines ; expositions humaine et animale aux mycotoxines ; mycotoxines et santé ; prévalence des mycotoxines dans l'alimentation humaine et animale ; défis dans les pays en voie de développement ; facteurs climatiques et agronomiques favorisant la croissance des mycotoxines ; impact des techniques de production sur la quantité et la qualité des produits agricoles ; utilisation de divers champignons (par exemple le Trichordema sp) dans la lutte biologique contre les mycotoxines ; rôle de l'Agence des normes et de la qualité du Cameroun (ANOR) ; réglementation des mycotoxines dans le monde ; visite de laboratoire et travaux pratiques» sont des notions et modules qui ont meublés les trois jours d’intense formation.
D’entrée de jeu, l’expert en phytopathologie et formateur, le Dr. Appolinaire Tagne, a défini les mycotoxines comme substances chimiques dangereuses qui poussent dans les champignons et qui contaminent les cultures ou produits agricoles.
Pour édifier les apprenants, il a cité le maïs, le blé et l’arachide comme cultures plus contaminées par ces substances nocives pour le consommateur et l’environnement. D’où, selon l’expert, «l’importance de contrôler leur niveau dans les denrées agricoles commercialisées».
Et le chef de Division d’audit interne, de la qualité et du contrôle de gestion à l’IRAD et spécialiste des pesticides naturels, Dr. Christopher Suh, de renchérir : «Nous organisons cette formation sur la lutte contre les mycotoxines parce que nous avons réalisé que ces substances chimiques deviennent de plus en plus une menace pour nous, nos animaux et l'environnement».
Ainsi, les participants ont-ils été entretenus sur le niveau de dangerosité et les mécanismes de contrôle de ces substances à travers de bonnes pratiques agricoles ou le contrôle des produits de consommation importés ou sur le marché.
Et concernant les bonnes pratiques agricoles à observer afin de réduire considérablement la présence de ces substances toxiques dans les produits agricoles destinés à la consommation, M. Tagne va conseiller, entre autres, «l’utilisation des variétés tolérantes, la récolte à maturité, la bonne gestion des conditions de stockage, la destruction des graines attaquées après stockage et le suivi du stockage des grandes quantités de graines par analyses et tests de laboratoire».
Pour capitaliser cet atelier de renforcement des capacités, le DGA/DRS a demandé aux jeunes chercheurs retenus de faire preuve de beaucoup d’assiduité et d’assimilation des connaissances reçues. Ce d’autant plus que, selon le dirigeant, ils seront des experts prioritairement sollicités pour servir dans le cadre des projets à venir en rapport avec des mycotoxines.
Approchés à la fin du séminaire, les participants ont reconnu à l’unanimité qu’ils sont désormais capables de former d’autres personnes et de sensibiliser les producteurs agricoles sur les différentes mesures à prendre afin de contrôler les mycotoxines dans les produits agro-alimentaires.