Le 16 août 2023, le porte-parole du département d’Etat des Etats-Unis a publié la liste de trois fonctionnaires de la République démocratique du Congo (RDC), inéligibles à l’entrée aux Etats-Unis, « pour des faits de corruption importants ». Il s’agit de l’ancien directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Cosma Wilungula Balongelwa et de l’ancien chef de département de l’Autorité de gestion de la RDC pour la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages en voie d’extinction (CITES) et directeur de l’ICCN, Léonard Muamba Kanda et du directeur-coordinateur de l’Autorité de gestion de la RDC pour la Convention CITES et conseiller juridique de l’ICCN, Augustin Ngumbi Amuri.
« En tant que fonctionnaires responsables de la protection des espèces sauvages, ils ont abusé de leurs postes officiels en s’impliquant dans le trafic de chimpanzés, de gorilles, d’okapis et d’autres espèces sauvages protégées de la RDC, principalement vers la République populaire de Chine, en échange de pots-de-vin », indique Matthew Miller. Leurs actions à l’échelle transnationale ont terni l’image de la RDC comme un Etat de droit et remis en question la transparence du gouvernement dans ses efforts de conservation des espèces sauvages.
A travers cette sortie, le département d’Etat des Etats-Unis disent réitérer leur volonté à tordre le cou au trafic des espèces sauvages et à lutter contre la corruption, qui « freine la prospérité économique des nations et entrave la capacité des gouvernements à répondre efficacement aux besoins de leurs peuplés ». Les dénonciations faites cadrent avec l’article 7031 (c) de la loi de 2023 du département d’Etat portant sur l’ouverture de crédits en faveur des programmes d’activités à l’étranger et des programmes connexes. Par ailleurs, les épouses de Messieurs Kanda et Wilingula sont également inéligibles à l’entrée sur le sol états-unien.
Selon Radio Okapi, Cosma Wilungula Balongelwa a rejeté en bloc ce communiqué, fustigeant l’ignorance du système international qui régule le commerce des espèces protégées par ses auteurs. Alors qu’il est en retraite depuis deux ans, l’ancien directeur général de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) dit ne pas comprendre le mobile d’une telle dénonciation publique. Ce d’autant plus qu’il a reçu, il y a quelques années, un prix du département d’Etat pour ses actions de conservation.