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Energies renouvelables en Afrique: typologie des acteurs, sans moyens...



  • Le caractère stratégique de l'énergie n'est plus à démontrer ! Sans énergie, tout s'arrêterait dans notre monde actuel : les industries, les commerces, les hôpitaux, les transports...

    Cependant, l'exploitation des sources d'énergies fossiles, le pétrole notamment, n'a pas que des avantages, malheureusement. Comme l'affirme le premier rapport d'évaluation du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) publié en 1990, qui a confirmé les informations scientifiques sur lesquelles se fondaient les préoccupations  relatives à l'évolution du climat.

    L'actuel réchauffement climatique est selon les experts, probablement d'origine anthropique, à cause de l'impact des gaz à effet de serre.

    Face à cette crise écologique planétaire, l'Afrique reste une fois de plus impuissante, alors que d'importantes possibilités de participation à l'atténuation et à l'adaptation au réchauffement du climat existent.

    Le continent dispose en effet de sources d'énergies renouvelables (soleil, fleuves, vents, géothermie, biomasse)encore très peu exploitées.

    Quels sont les acteurs indispensables à une exploitation efficace des énergies renouvelables et quel rôle chacun doit -il jouer dans un processus innovant ?

    Selon le schéma de l'innovation de E. Arnold et S. Kuhlmann (2001), plusieurs acteurs sont concernés :

    -Le politique. les gouvernements définissent les priorités de l'Etat, adoptent une  forme de gouvernance, et réalisent des projets. Très peu de pays d'Afrique de l'Ouest font de la promotion des énergies renouvelables une de leurs priorités. Des institutions fortes (ministères, institutions étatiques dotées de moyens conséquents...)sont rares dans cette région, et les cadres réglementaires, lorsqu'ils existent, ne favorisent pas encore l'émergence d'un marché des Energies renouvelables.

    -La formation & la recherche. L'enseignement supérieur, public ou privé devrait être un maillon fort  de la chaîne, à travers la diffusion des connaissances et l'existence de travaux de recherche dans le domaine. La faiblesse des moyens de centres de recherche d'Afrique de l'Ouest en particulier  (cas de l'IREN, Institut de recherche des énergies nouvelles de Côte d'Ivoire ou du CRES, Centre régional pour l'énergie solaire au Mali, qui a cessé de fonctionner à cause de l'absence d'un financement pérenne) ne permet pas à l'enseignement supérieur de jouer ce rôle névralgique.

    -Les intermédiaires (ONG) . La société civile en tant qu'intermédiaire occupe une place importante  dans la sensibilisation et la diffusion des informations utiles à l'acceptation des technologies nouvelles. En Afrique la plupart des organisations non gouvernementales sont sans moyens et dépendent exclusivement de petites subventions extérieures. Dans ce cas, il est difficile de jouer efficacement ce rôle essentiel.

    -Le système industriel. Les entreprises actives dans le domaine des énergies renouvelables, commerciales, industrielles petites, moyennes ou grandes représentent le dernier maillon avant les consommateurs. La maîtrise de la technologie et la mise à disposition de services de qualité restent les deux principaux éléments qui devraient les caractériser. Ainsi, la non maîtrise de certaines technologies ,l'absence de suivi des premières installations et l'absence de compétences  constituent un frein au déploiement des énergies renouvelables.

    -Les infrastructures d'appui. Pour que le système industriel fonctionne parfaitement, il a besoin d'assurance et d'un appui multidimensionnel : financier et technologique, permettant ainsi de rasséréner l'environnement de déploiement des activités. Combien  de banques sont aujourd'hui prêtes à préfinancer un projet d'installations solaires pour des paysans habitant un site isolé ?certainement aucune et c'est cela aussi la triste réalité. Dans ces conditions, il est difficile de vulgariser des technologies encore couteuses pour des populations démunies.

    -Les consommateurs. Dernier maillon de la chaîne, les consommateurs contribuent par leur comportement à l'efficacité énergétique. Pour se faire, il doivent avoir les informations utiles mises à leur disposition par l'Etat, les industries et les intermédiaires.

    La création d'une synergie forte entre ces différents acteurs actifs pourrait constituer une innovation, c'est-à-dire un changement dans le processus de pensée visant à exécuter une action nouvelle.

    Tél est le but du  projet de pôle intégré d'excellence initié par l'Institut de l'énergie et de l'environnement de la francophonie, (IEPF)avec le PIE-énergie (http://www.iepf.org/programmes/projet.php?id=75;

    http://www.iepf.org/agenda/evenement.php?id=194), dans le cadre d'une expérimentation en Afrique de l'Ouest.

    Christophe GBOSSOU (cgbossou@yahoo.fr)

     

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