Plante vivrière, la culture du manioc fait travailler des milliers de personnes en Côte d’Ivoire et rentre dans la fabrication de préparations culinaires et autres.
Le manioc (manihot esculenta), originaire d'Amérique, est aujourd'hui cultivé et récolté comme plante annuelle dans les régions tropicales et subtropicales. 5e rang parmi les plantes alimentaires mondiales après le mais, le riz, le blé et la pomme de terre, le manioc occupe le deuxième rang des cultures vivrières après l’igname en Côte d’Ivoire. Le Centre national de recherche agronomique (Cnra) indique qu’il est produit sur environ 4/5 du territoire national. Auto-suffisante en manioc, la Côte d’Ivoire enregistre une production annuelle de plus de deux millions de tonnes. Cependant, le manioc ne se commercialise pas n’importe comment. Il est conseillé de se faire suivre par des encadreurs avertis. « On nous conseille souvent de laisser le manioc grandir jusqu’à 12 mois », fait savoir Ouégnin, planteur à Bonoua. Nos sources nous apprennent que l’assistance du Cnra et de l’Agence nationale d’appui au développement rural (Anader) permet aux planteurs d’évoluer malgré les difficultés. Souvent, la production est confrontée à des contraintes majeures liées à l’espace, l`insuffisance du matériel végétal de plantation et la persistance des maladies et ravageurs. « Pour réduire ces difficultés, la recherche agronomique propose de nouvelles technologies, notamment l’utilisation de variétés améliorées, créées en station de recherche puis évaluées de façon multilocale (…)
En revanche, l’incidence des acariens sur le même matériel végétal a été mitigée. Ainsi, les variétés les plus performantes sont proposées au développement ou à des évaluations complémentaires en culture paysanne », éclaire un chercheur. Outre la pratique agricole, le manioc contribue à l’alimentation humaine et animale ainsi qu’à d’autres utilisations. Il est utilisé dans les industries (textile, papier, etc.). Il existe, en effet, des produits dérivés du manioc : attiéké, gari, foutou, farine, amidon, granulés, pain, gâteau, bière, liqueur, tapioca, colle, etc. C’est à ce niveau qu’intervient Nestlé Côte d’Ivoire. Dans le cadre de son initiative Création de Valeur Partagée, Nestlé a mis en œuvre un programme permettant aux planteurs d’améliorer leur revenu en achetant leur manioc. Selon Nestlé, l’achat de manioc est une activité d’achat direct aux paysans en vue de la fabrication des bouillons culinaires Maggi.
Nestlé, les planteurs, le manioc et le cube Maggi
L’objectif est qu’en garantissant un approvisionnement sûr et constant en matières premières pour le développement de ses activités au profit des actionnaires, Nestlé contribue au développement économique des producteurs et à l’amélioration de leurs conditions de vie. En réalité, tout a commencé lorsque Nestlé a opté pour une intensification de la valorisation des matières premières en Côte d`Ivoire en les utilisant dans ses préparations, notamment pour le cube Maggi. A l’origine, en 1979, Nestlé importait l’amidon de maïs pour préparer son bouillon. C’est dans le but de valoriser les produits locaux et garantir un approvisionnement durable et constant qu’elle a décidé de changer. « Les recherches se sont alors orientées vers le manioc.
A l’issue des essais effectués, l’amidon de manioc apparait comme un bon substitut à l’amidon de maïs. Nestlé décide alors d’acheter localement le manioc qui servira à la production de flocons (amidon solidifié) », fait noter un spécialiste de Nestlé. C’est en 1991 qu’a démarré la phase pilote au cours de laquelle Nestlé achète et teste des variétés de manioc avec divers fournisseurs à hauteur de 800 tonnes/an. En 2002, en partenariat avec l’Iita (Institut International d’Agronomie Tropical, basée au Nigéria) et le Csrs (Centre Suisse de Recherche Scientifique, à Abidjan), est développée une variété de manioc dont le rendement (30 tonnes /ha) est 3 fois supérieur à la variété classique. Cette variété appelée TME 7 a été ensuite vulgarisée avec le concours de l’Anader et du Gtz devenu Giz. Commence donc le projet réel d’achat direct et d’encadrement des producteurs de manioc par une équipe technique d’agronomes. 4 000 producteurs, majoritairement des femmes, organisées et réparties dans 65 villages dans la région de l’est et du moyen Comoé, fournissent et vivent de l’achat direct de manioc par Nestlé. Sur les 3 dernières années, environ 18 000 T sont achetées par l’usine de Yopougon. 80% du manioc produit par les groupements, est acheté par l`entreprise. 20% sont vendus sur le marché local et servent à la fabrication de produits dérivés (placali, attiéké…). Les femmes associées s’organisent pour la production, la récolte, le transport et la livraison de la marchandise jusqu’à Abidjan. « Je tire une grande satisfaction de cette activité et du partenariat avec Nestlé.
Aujourd’hui avec la vente de ce manioc qui produit beaucoup, j’ai pu me construire une maison et je suis à même de subvenir aux besoins quotidiens de ma famille. Nous souhaitons que cette initiative se poursuive », fait Mme Amoikon, productrice de manioc à Assikasso (Abengourou). Et, de nombreux paysans bénéficient de cette relation de choix. Le projet manioc a permis l’autonomisation de 4000 paysans en majorité des femmes par l’accroissement de leur revenu. L’activité contribue à réduire la paupérisation du monde rural. Au-delà de l’approvisionnement de la fabrique de MAGGI, le surplus de manioc produit sert à la consommation. Pour les communautés, cette activité est une véritable source de Création de Valeur Partagée dans le domaine du développement rural. Elle consiste à distribuer une variété de manioc à haut rendement permettant ainsi d’améliorer le rendement des paysans sur une parcelle réduite ; encadrer techniquement les producteurs pour une gestion efficiente de leur activité ; acheter directement le manioc aux paysans à un prix négocié à l’avance et les facilités de transport du manioc qui constituent une garantie de commercialisation de leur produit.
En plus de valoriser le manioc, aujourd’hui, grâce à son nouveau Centre de Recherche et de Développement basé à Abidjan, et le seul pour l’Afrique, Nestlé peut mieux valoriser les matières premières et ingrédients traditionnels. En combinant expertise en biosciences et technologie, les agronomes de l’entreprise développent des solutions innovantes pour améliorer les bénéfices nutritionnels des tubercules, céréales et légumineuses africaines comme le manioc, le maïs, le mil ou le riz.
H.K-N (Source : Nestlé Côte d’Ivoire)
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