Aujourd’hui, au Bénin, beaucoup de femmes font le fumage de poisson pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Selon un rapport de l’UEMOA en 2014, « environ 1 790 femmes transformatrices sont actives dans ce sous-secteur de transformation de poisson frais en poisson fumé ». Un métier qui leur permet de gagner valablement leur vie, mais qui représente un vrai problème de santé publique. En effet, le fumage de poisson peut entrainer les cancers, l’hypertension artérielle, les maladies respiratoires, la fièvre typhoïde et les affections d’ORL (FAO)
Au Bénin, le fumage du poisson se fait suivant des méthodes traditionnelles, non sécurisées et peu soucieuses de la préservation de l’environnement, surtout de la santé des acteurs et consommateurs. Les techniques utilisées pour le fumage nécessitent des grillages posés sur des bacs métalliques qui utilisent comme combustible du bois de mangrove, à défaut des fagots de bois et des déchets (cartons ondulés) produisant une énorme quantité de fumée et de CO2 dans l’atmosphère. Cette technologie de fumage provoque un dépôt d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur le poisson. Ce qui est cancérigène et dangereux pour la santé des consommateurs (Knockaert, 2002)
Dans le but d’améliorer les conditions de travail de ces femmes pour impacter positivement sur leur santé, leur pouvoir économique et également sur l’environnement, l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement Bénin (JVE-BENIN), en collaboration avec ENDA Energie du Sénégal et sur appui de l’Institut de la Francophonie pour le Développement Durable (IFDD), a démarré la mise en œuvre du Projet de « Renforcement de l’Autonomisation des femmes fumeuses de poisson sur le littoral du Bénin » (ProRAFP).
L’étape préliminaire et initiale des activités de ce projet est la prise de contact avec les autorités locales et les bénéficiaires potentiels des zones d’intervention identifiées. Pour une réussite de l’intervention, l’information, l’implication et l’appui des autorités locales à divers niveaux est indispensable. Dans cette optique, l’ONG JVE-BENIN a réalisé des visites de terrain à Sèmè-Podji (département de l’Ouémé), Cotonou (département du Littoral) et Comè (département du Mono). Ces descentes ont été l’occasion pour l’équipe du projet de rencontrer les autorités et cadres techniques des mairies concernées, les autorités locales et chefs quartiers pour leur présenter les grandes lignes de l’initiative en insistant sur les différentes contributions attendues d’eux. Egalement ces activités préparatoires ont servi à identifier sur le terrain les sites de fumage, rencontrer certaines actrices notamment les femmes fumeuses de poisson de Xwlacodji à Cotonou et celles de Guézin à Comè.
En termes d’avancées et résultats obtenus à l’issue de ces visites, il est important de souligner l’engagement et le soutien manifesté de tous les acteurs rencontrés à accompagner la réussite du projet, la programmation rapide d’une séance de sensibilisation des femmes fumeuses de poisson de Xwlacodji et la mise à disposition par la Mairie de Comè d’un domaine de 1,5 hectares pour la mise en place d’une plantation communautaire d’Acacia Auriculoformis.
Rappelons que cette phase pilote du ProRAFP a pour ambition, d’ici décembre 2018, de construire cinq (5) fours améliorés « parpaings » sur les sites de fumage identifiés, de former 30 jeunes artisans locaux à la construction de ces fours, de sensibiliser et former 120 femmes fumeuses de poisson à l’utilisation des fours parpaings et enfin de mettre en place une plantation communautaire d’Acacia Auriculoformis.
[MOGED]
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