Le secteur de la microfinance a connu en quelques décennies une expansion incontestable. La maturité de ce dernier et sa financiarisation croissante, ainsi que le « boom technologique » des pays en développement, ont poussé les organisations de solidarité internationale à se repositionner en proposant de nouveaux modes d’intervention.
Le 4 février dernier, à l’occasion d’un événement organisé par le Gret, des experts de la microfinance se sont rencontrés afin d’échanger sur la façon dont les évolutions et tendances du secteur de la finance inclusive ont pu infléchir le mode opératoire des organisations de solidarité internationale en France et en Europe ces dernières années.
Appuyés par sa direction scientifique, les experts « microfinance » du Gret ont réuni une quarantaine de praticiens issus d’opérateurs techniques, de bureaux d’étude, de bailleurs, ou encore de fonds d’investissement ou de fondations dans les locaux du Gret, sur le site de la Cité du développement durable.
Des experts de l’agriculture et des énergies vertes étaient aussi présents pour mettre en perspective les problématiques de microfinance abordées. Au-delà de créer un moment de prise de recul et d’échanges entre pairs, cette première édition devait parfaire l’exercice stratégique du Gret et son partage avec les praticiens présents sous un angle prospectif.
Les échanges de la journée ont été compilés dans une publication récente éditée par le Gret dans la série Débats & Controverses, dont le contenu alterne entre restitutions des échanges de la table ronde, et synthèses des discussions.
Quels engagements des bailleurs de fonds en faveur de l’inclusion financière ?
L’intervention du CGAP (Consultative Group to Assit the Poor), dont les travaux de recherche orientés vers l’action permettent d’avoir une vision plus transversale du secteur, s’est focalisée sur les évolutions du financement .Le CGAP a identifié différentes tendances qui caractérisent le secteur de la microfinance aujourd’hui :
Ainsi, l’aide internationale évolue. La microfinance est passée d’une conception « traditionnelle », où elle consistait à lutter contre la pauvreté des ménages, à une vision plus élargie et inclusive. La microfinance s’inscrit désormais comme une méthodologie d’intervention et un outil transversal aux services d’enjeux de développement plus globaux, vecteurs de création d’emplois et de réduction des migrations.
Quels modes opératoires pour les organisations de solidarité internationale ?
Des organisations de solidarité internationale comme l’Iram, Pamiga, Entrepreneurs du Monde, Ada – et le Gret – ont ainsi témoigné lors de cette journée. Elles sont revenues sur leurs engagements et les changements stratégiques amorcés au cours de ces dernières années pour répondre aux nouveaux enjeux de la microfinance et continuer ainsi à jouer un rôle dans ce secteur.
Toutefois, la question de la solidité de ces organisations se pose. Sont-elles suffisamment structurées pour maintenir des activités de finance inclusive ? Plusieurs perspectives se dessinent :
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