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RECYCLAGE DES DECHETS METALLIQUES AU BENIN



  • DEPECHE DU MOIS D’OCTOBRE 2006

    RECYCLAGE DES DECHETS METALLIQUES AU BENIN
    A PORTO-NOVO, L’ACTIVITE EST DEVENUE UNE VACHE A LAIT…

    On les voit, souvent anodins, parfois donnant l’impression d’être trop à la peine et inspirant donc trop pitié ! Mais loin s’en faut.

    Ces hommes, leur pousse-pousse en main, des loques de vêtement sur la tête, tout le corps ruisselant de sueur, ont une vision bien élaborée, des objectifs précis à atteindre. Ils passent de maison en maison, de tas d’immondices en tas d’immondices. Leur unique préoccupation : ramasser tous les débris de métaux jugés usagers et laissés à l’abandon dans un coin ou recoin des maisons, des épaves de voitures ornementant les ruelles, les restes des portes en métallique de maisons délabrées, des métaux de toutes sortes… Ils sollicitent la gentillesse des propriétaires de ces métaux pour que ces derniers les leur offrent gracieusement. Le plus souvent, ils se heurtent au refus de leurs interlocuteurs. Et là, ils arborent alors leur manteau de négociants hors pairs pour obtenir leurs marchandises mais à un prix très modique. Le plus souvent, ils en sortent gagnants. Le tour de quelques quartiers et de certains tas d’ordures remplit déjà la journée d’un dur labeur : le pousse-pousse est plein, ils vont le vider de son contenu au «dépôt », un endroit précis de regroupement. Le soleil disparaît petitement dans l’horizon, c’est déjà le soir…

    C’est ainsi que se présente la journée d’un collecteur informel des déchets métalliques à Porto-Novo, la capitale du Bénin. Cette activité qui, à l’apparence, est insignifiante, nourrit beaucoup de familles qui s’y attellent.

    En réalité, dès lors que la moisson des déchets métalliques est abondante, elle est convoyée au port de Cotonou et est exportée vers d’autres pays. De telle sorte qu’en fin de compte, ces collecteurs informels se retrouvent avec des revenus substantiels qui leur permettent de faire face à leurs besoins quotidiens. Au fil du temps, cette activité est devenue une filière, à l’analyse, très rentable.

    Mais, elle le serait plus, beaucoup plus, si des industries de transformation desdits déchets sont implantées au Bénin pour une réexploitation locale. Cela permettra de créer des emplois à la jeunesse du pays, et évitera la fuite des devises vers d’autres pays. Il sied que les autorités béninoises s’y penchent. C’est le Bénin qui en sortira bénéfique. Question de gestion du développement, n’est-ce pas ?
    Joseph MEVOGNON
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