Le problème de déforestation évitée soulève un certain nombre de questions. Il s’agit notamment de la problématique liée à la définition de la forêt, les principales causes de la déforestation, les enjeux et les luttes autour de la déforestation évitée et enfin, l’équité et les risques sociaux des politiques de lutte contre la déforestation.

Dans le cadre des négociations sur les changements climatiques, les forêts revêtent une importance particulière en ce sens qu’elles constituent le premier réservoir terrestre de stockage de carbone (638 GT de CO2 d’après la FAO) mais contribuent également grandement aux émissions de CO2 à cause de la déforestation. Cette dernière contribue entre 18 et 25% du total des émissions de CO2 mondiales.

Lorsqu’on aborde le sujet de la mise en place de politiques de lutte contre la déforestation, les définitions revêtent une importance majeure. Or celles qui sont retenues dans le cadre de la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (accords de Marrakech 2001) laissent libre cours à chaque pays de donner une définition à la forêt : superficie fixée entre 0.05 et 1 ha et une couverture minimale de 10 à 30 % de la surface avec des arbres dont la hauteur est comprise entre 2 et 5 m.

Bien entendu, prise sous cet angle, cette définition peut entraîner des confusions à savoir par exemple : une forêt fortement dégradée peut toujours être comptabilisée comme une forêt ; les plantations d’eucalyptus ou de palmiers à huile peuvent être considérées comme des forêts. Et pour ne rien arranger, la Convention ne donne pas la définition d’un arbre.

La « déforestation » n’est pas non plus bien définie car la FAO utilise la notion de changement net qui est égale à la surface de forêt disparue moins la surface reboisée, ce qui pourrait conduire également à des aberrations. Par exemple, si on détruit un ha de forêt naturelle qu’on remplace par 2 ha d’eucalyptus ou de palmiers à huile, on pourra comptabiliser un gain de 1 ha.

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