Plusieurs chefs d'Etat, ainsi que des ministres en charge de la gestion des forêts et des spécialistes de l'environnement se sont réunis du 27 au 30 octobre 2008 à Brazzaville, au Congo, à l'occasion du 6ème Forum mondial sur le développement durable.
Le forum s'inscrit dans le cadre des discussions en cours autour de la formulation d'un accord mondial sur la politique de l'environnement pour remplacer le Protocole de Kyoto, boudé par certains pays.
C'était également l'occasion pour les États africains de relancer le plan d'action environnemental du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), et d'envisager une vision commune pour un continent riche en disparités géographiques, allant des petits Etats insulaires aux pays sahéliens face à l'expansion du désert.
Sous le thème général : " Afrique, Environnement, Mondialisation ", les acteurs du développement ont planché en sessions plénières et en ateliers, autour des thématiques cruciales du moment. Parmi celles-ci : la valorisation économique des biens naturels (cas du Bassin hydrologique et forestier du Congo); l'inégale diffusion de la science et des technologies ; les problèmes liés à l'éducation, à la santé et à la formation; les flux financiers des infrastructures du développement durable ; l'agriculture performante et écologique; les politiques commerciales et les politiques de subventions ; la gouvernance environnementale et énergétique, démographique, sociale, sanitaire, urbaine et interrégionale.
Parmi les participants figuraient notamment Jean Ping, président de la Commission de l'Union africaine, la Kényane Wangari Maathai, lauréate du prix Nobel de la Paix et Ambassadrice de bonne volonté pour les forêts du bassin du Congo, et le président congolais Denis Sassou N ' Guesso, hôte du sommet.
Les participants ont exprimé la préoccupation commune que l'Afrique soit prise en compte dans le cadre des discussions élargies liées à la gouvernance mondiale. En particulier, les délégués ont exprimé le désir d'obtenir une plus grande représentation africaine au sein des institutions financières internationales.
Bien qu'aucun engagement formel n'a été pris à la conclusion du forum, les participants ont salué la proposition faite par le président N'Guesso de créer un Fonds africain pour le développement durable.
" Aucune solution durable ne sera apportée sans injection d'une dose d'étique, à savoir : le sens de la solidarité ", a souligné N'Guesso, tout en précisant que cette initiative devrait servir comme un témoignage de l'engagement du continent et éventuellement encourager des contributions provenant de sources externes.
S'exprimant au nom de la Banque mondiale, la Directrice des opérations au Congo, Marie Françoise Marie-Nelly, a souligné le rôle de premier plan que joue l'institution dans la recherche de solutions durables. " Notre vision est de contribuer à une mondialisation inclusive et durable afin de vaincre la pauvreté, renforcer la croissance, tout en prenant soin de l'environnement et créer des opportunités et des espoirs pour chacun ", a-t-elle déclaré.
C'est en République démocratique du Congo (RDC) que se trouve la plus grande étendue de forêt tropicale du bassin du Congo. Depuis 2002, la Banque a aidé le gouvernement de la RDC dans l'annulation de concessions forestières illégales portant sur 25 millions d'hectares, l'établissement d'un moratoire sur les nouvelles concessions, et le financement d'une révision juridique de tous les autres contrats d'exploitation forestière, dont les résultats ont été annoncés en septembre dernier.
Au-delà de la RDC, la Banque a favorisé des réformes comparables dans d'autres pays du bassin du Congo, et a appuyé la création des entités-clés telles que la Commission des forêts de l'Afrique centrale et le Réseau des Parlementaires pour la gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers d'Afrique centrale.
Dans la Déclaration de Brazzaville, publiée à l'issue de la rencontre, les participants ont, entre autres, appelé la communauté internationale à respecter ses engagements antérieurs de protéger les écosystèmes en Afrique centrale. Le document a également appelé à inclure les pays africains lors du prochain sommet sur la crise financière mondiale.
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