Après Wangari Maathai, première Femme politicienne écologiste a recevoir le prix Nobel de la Paix en Afrique en 2004, c'est autour d' Ellen Johnson (première Femme présidente du Libéria) et de Leymah Roberta (Militante pacifiste des Droits Humains et des Femmes), toutes deux du Libéria de recevoir conjointement une aussi importante reconnaissance pour leur engagement en faveur de la Justice Sociale, le Respect de la Dignité Humaine et la Paix.
Un prix généralement décerné à une ou plusieurs personnalité(s) ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix " selon les volontés, définies par testament, d'Alfred Nobel. Cela comprend la lutte pour la paix, les droits Humains, l'aide humanitaire, la Liberté.
Le comité Nobel souhaite que le prix décerné à ces trois femmes puisse " contribuer à mettre fin à la répression dont les femmes sont toujours victimes dans de nombreux pays et à exprimer le grand potentiel que les femmes peuvent représenter pour la paix et la démocratie ".
La Libérienne Leymah Gbowee, lauréate 2011 du prix Nobel de la paix, est une militante pacifiste qui a contribué à mettre fin aux guerres civiles ayant ravagé son pays jusqu'à 2003. Depuis qu'elle s'est illustrée dans des mouvements de non-violence, cette quadragénaire, issue de l'ethnie Kpellé, a trouvé un autre surnom sur la scène internationale : "la guerrière de la paix".
Contre les démons de la guerre, Leymah Roberta Gbowee a recours à la prière. Elle exhorte les femmes à faire comme elle, à prier pour la paix, ce qu'elles font sans distinction de religion, souvent vêtues de blanc.
Travailleuse sociale, Leymah Gbowee côtoie quotidiennement pendant la guerre les enfants-soldats. "La seule manière de changer les choses, du mal vers le bien, était pour nous, femmes et mères de ces enfants, de se lever et d'aller dans la bonne direction", témoigne cette femme, aujourd'hui mère de six enfants, établie depuis 2005 au Ghana. "Il n'y a rien qui devrait conduire les gens à faire ce qu'ils ont fait aux enfants du Liberia", drogués, armés, devenus des machines à tuer, explique-t-elle dans un documentaire sur le combat des Libériennes pour la paix, Pray the Devil Back to Hell (Prie pour renvoyer le diable en enfer).Après avoir déclenché une rébellion en décembre 1989 contre le régime du président libérien Samuel Doe, Charles Taylor s'empare en quelques mois de la quasi-totalité du pays et se fait élire président en 1997. Également confronté à une insurrection armée, il est contraint de quitter le pouvoir et le pays en 2003, sous la pression de la rébellion et de la communauté internationale.
La lutte des Libériennes pour la paix "n'est pas une histoire de guerre traditionnelle. Il s'agit d'une armée de femmes vêtues de blanc, qui se sont levées lorsque personne ne le voulait, sans peur, parce que les pires choses imaginables nous étaient déjà arrivées", écrit-elle dans son autobiographie. "Il s'agit de la manière dont nous avons trouvé la force morale, la persévérance et le courage d'élever nos voix contre la guerre, et rétablir le bon sens dans notre pays", ajoute-t-elle. Leymah Gbowee, qui a fondé ou dirige plusieurs organisations de femmes, a siégé dans la commission Vérité et Réconciliation. Un parcours inattendu pour celle qui avoue avoir été une petite fille maladive - rougeole, paludisme, choléra - ayant souvent souhaité "avoir la santé" au moment des voeux de fin d'année.
Ellen Johnson Sirleaf surnommée " la Dame de fer " au Liberia, est âgée de 72 ans et la première femme à avoir été élue présidente d'un Etat africain.
Diplômée d'Harvard, elle a été cadre à la Banque mondiale, responsable régionale du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) ministre des Finances au Liberia dès les années soixante-dix, emprisonnée à plusieurs reprises sous le régime de Samuel Doe, dans les années quatre-vingt. Elle est devenue la première femme présidente africaine il y a six ans, aux premières élections post-guerre civile.
Depuis, les armes se sont tues au Liberia, après 14 ans de guerre, avec aujourd'hui une très forte mission de l'ONU sur place. La communauté internationale l'estime et a salué la lutte contre la corruption lancée par Ellen Johnson Sirleaf.
La présidente a aussi redressé les finances publiques du pays, les investisseurs étrangers reviennent. Le peuple du Liberia est beaucoup moins enthousiaste. Il a vu assez peu de changement dans sa vie quotidienne, surtout dans les campagnes. D'ailleurs, Ellen Johnson Sirleaf n'est pas sûre de l'emporter dès le premier tour, mardi prochain aux élections. Reste à savoir si ce prix aura des conséquences.
Ce prix est donc un message d'espoir pour ceux et celles en Afrique, qui luttent encore pour la reconnaissance et le respect de leurs droits et pour une paix durable!
Sources : Le Point / RFI
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