Les choses s'accélèrent concernant les relations entre la justice internationale notamment la Cour pénale internationale (CPI) et les pays africains. Et ce, après les tensions intervenues ces dernières semaines. C'est ainsi que l'apprend la convocation prochaine d'un Sommet de Chefs d'Etats du continent sur la question. Mais pour Amnesty International à travers sa section locale, il est important que l'Afrique se maintienne dans le traité de Rome. D'où le message adressé à certains dirigeants dont le président Compaoré, par un collectif d'organisation de la société civile africaine. Et qui a fait l'objet d'une conférence de presse ce 5 octobre 2013 à Ouagadougou.
Pour Amnesty International/Burkina, c'est le sommet de tous les dangers. Et pour cause la rencontre convoquée par les Chefs d'Etats africains pour harmoniser leurs points de vue sur la question des rapports entre le continent et la Cour pénale internationale, la CPI, vise à adopter une position commune sur le maintien ou dans le retrait du Traité de Rome. La fronde est menée par plusieurs pays parmi lesquels le Kenya, l'Ethiopie, le Soudan... Et dans une moindre mesure la Côte D'Ivoire qui a récemment mis un bémol dans sa coopération.
Sans oublier la Commission de L'Union africaine qui a elle aussi fait publiquement savoir son hostilité à cette Cour jugée par certains comme étant partisane, voire raciale. Des mots durs mais qui sonnent pour Amnesty Burkina comme un appel à resserrer les rangs. Et ne devraient nullement conduire les pays africains à se soustraire de la Justice Internationale. Ce qui serait une prime à l'impunité. Ainsi qu'un affront inacceptable à l'encontre de toutes les victimes des crimes commis.
Non à un retrait de la CPIC'est donc pour en appeler au sens de la responsabilité qu'un message collectif a donc été rédigé par plus de 300 organisations de la société civile africaine. Dans la lettre adressée au Ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale mais dont le destinataire final est bien connu, les activistes des droits de l'Hommes soulignent notamment le fait que " tout retrait de la CPI reviendrait à envoyer un message négatif concernant l'engagement pris par l'Afrique de protéger et de promouvoir les droits humains et de rejeter l'impunité tel que cela est formulé dans l'article 4 de l'Acte constitutif de l'Union Africaine ".
Quant aux critiques formulées à l'encontre de la CPI, en particulier sur le fait qu'elle ne jugerait que des africains, Christian Ouédraogo et Roger Minoungou, deux des animateurs de la conférence de presse, estiment qu'il s'agit d'un processus qui ira en s'affirmant. Par conséquent ils laissent entendre que l'idée de la création d'une Cour pénale africaine ne ferait qu'alourdir la démarche de recherche d'une justice internationale au bénéfice de tous, en particulier de celle des victimes.
Source autorisée : Juvénal Somé lefaso.net
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