L'ENTE NATIONALE IDROCARBURI(ENI) est la société nationale italienne des hydrocarbures, créée en 1953 sous la présidence d'Enrico Mattei et privatisée en 1998.L'Etat italien conserve 30% de part dans la société.
Elle est présente dans les secteurs du pétrole, du gaz naturel, de la pétrochimie, d'énergie électrique et de l'ingénierie. Présente dans 85 pays, son effectif est de 78 000 salariés environ. Son chiffre d'affaire s'est élevé à 113,2 milliards d'euros en 2006 pour un bénéfice de 9,2 milliards d'euros.
Elle est la première société italienne par sa capitalisation boursière, et est en 2008 le cinquième groupe pétrolier mondial derrière Exxon Mobil, BP, Royal Dutch Shell, Total.
ENI CONGO est pionnière derrière Total dans l'exploration et la production du pétrole au Congo Brazzaville et est présent depuis 1968 dans le pays où il produit plus de 80 000 barils par jour.
En 2008, ENI annonce son projet d'exploitation des sables bitumineux pour en extraire le pétrole au Congo Brazzaville dans les zones de Tchikatanga et Tchikatanga-Makola.A cet effet, le groupe pétrolier rassure que la mise en oeuvre de ce projet en 2011 se déroulera tout en respectant les préoccupations environnementales durant tout le long du processus.
L'objectif final de ce projet est de produire 40.000 barils/jour dans les zones de Tchikatanga et Tchikatanga-Makola en 2014.
" ENI ne procéderait pas à l'extraction de sables bitumineux en régions tropicales du Congo." disait le Président d'Eni Paolo Scaroni.
Le Directeur Général d'ENI Congo Jérôme KOKO affirmait que: "Grâce à un procédé propre à l'entreprise, les sables bitumineux seront convertis, au terme d'un processus bien déterminé, afin d'obtenir du pétrole lourd qui pourrait ensuite être enrichi pour devenir commercial. Il a ajouté que le but principal de ces deux permis était de faire la recherche pour quantifier ces sables bitumineux, et non pas d'abord de produire du pétrole. "
" L'exploitation de ces gisements permettront de produire du bitume ou du goudron pour éviter au Congo d'en importer. " affirmait Anaclet Mvilla, responsable marketing à Eni Congo.
Protecting Environment(PEA) et Association Congo Environment(ACE) estiment que toutefois la mise en oeuvre de ce projet devrait respecter toutes les dimensions (techniques, financières, environnementales, sociales, légales et temporelles), le projet devrait satisfaire toutes les parties prenantes (organisation de la société civile, acteurs étatiques, populations locales et autochtones), le projet devrait être accepté par ses principaux bénéficiaires et associer le public à la prise de décision.
Quel projet ! Quand nous pensons, qu'autour des années 2000, les zones Tchikatanga et Tchikatanga-Makola avaient encore une superficie d'environ 570 km2 d'écosystèmes forestiers et donc le couvert végétal était encore bel et bien de couleur verte. Mais l'arrivé dudit projet, va modifier l'image de ces zones, en bien Pour ENI, en mal pour les populations forestières et locales qui estiment que ce projet a rasé leurs forêts qui couvraient 1/3 des zones Tchikatanga et Tchikatanga-Makola. Du coup, ils sont obligés aujourd'hui, de parcourir de très grandes distances pour chercher les plantes, qui sont d'une très grande valeur thérapeutique et spirituelle pour leur culture. Car ils utilisent la pharmacopée à 80% pour se soigner. Nous comprenons pourquoi, parmi les 10 000 habitants de Makola, 10% seulement, interrogés par notre équipe, reconnaissent avoir été mêlés à ce projet. Surtout les femmes, se plaignent que leur voix est souvent négligée. Comment pourrions-nous atteindre l'objectif du millénaire pour le développement (OMD 3), concernant la parité et l'autonomisation des femmes fixé par l'ONU ? S'interrogeait une militante des droits des femmes.
Quel projet ! Quand nous pensons que, l'exploitation de ce gisement, est aujourd'hui à l'origine de l'exode des populations forestières qui, pour certains se retrouvent aujourd'hui à Pointe Noire, pour d'autres dans des groupements éloignés de leurs villages, parce que les conditions nécessaires n'étant plus réunies. Or, il faudrait souligner que, c'est justement l'accroissement de tels projets, qui accélèrent l'exode des autochtones vers les milieux urbains et qui contribuent à la diminution des peuples autochtones. Nous comprenons donc pourquoi il ne reste plus qu'environ 370 000 000 d'autochtones dans le monde d'après l'ONU et 80 000 autochtones au Congo Brazzaville.
Quel projet ! Quand nous pensons que, le massif du kouilou-mayombe est le massif forestier le moins étendu du Congo, parce qu'en effet, il ne représente que 14,3% des 20 000 000 ha de tout l'écosystème forestier du Congo, soit, environ 1,4 000 000 ha de superficie. Et que Ce massif soit aujourd'hui surexploité, victime d'une déforestation sans merci, que dire de la REDD ou REDD , ils n'en ont pas besoin ,ce qui les intéresse, c'est ce qui les intéresse ; l'Okoumé (Aucoumea klaineana) et le Limba(Terminalia Superba) pour les sociétés forestières , la Potasse pour les sociétés minières et l'or noir pour les entreprises comme ENI. Et quand nous pensons que, plus de 200 membres de la société civile, nous témoignaient leur désolation, du fait que, la société civile ne soit pas associée aux projets d'aménagement, alors que, sous d'autres cieux, un tel Projet aurait nécessité la participation effective de la société civile et de toutes les autres parties prenantes.
Quel projet ! Quand nous pensons que, le code d'ENI stipule : ENI engage le dialogue avec les institutions et les associations de la société civile dans tous les pays où elle opère(page 21),les activités commerciales et professionnelles d'ENI doivent être menée de manière transparente, honnête et juste(page 11),ENI adopte systématiquement des manières de faire qui impliquent des partenaires privilégiant le dialogue en vue d'une responsabilité durable et coopérative(p 13).Et que d'après nos recherches, la population témoigne le contraire. Nous comprenons seulement que, le code d'ENI n'est que là pour la bonne forme.
Comment pourrait on comprendre, tandis que la constitution du 20 janvier 2002 déclare que tout individu a le droit de vivre dans un environnement sain, satisfaisant et durable (article 35),plus de 10 000 habitants de Tchikatanga et Tchikatanga-Makola vivent aujourd'hui dans un environnement insalubre, pollué et non durable ?
Comment pourrait on comprendre, tandis que la constitution du 20 janvier 2002 déclare que l'Etat veille à la protection et à la conservation de l'environnement (article 35), l'extraction des sables bitumineux, a détruit 1/3 de 179 000 ha de forêt, pollue les sols, l'air, la nappe phréatique, l'eau et épuiserait 58 400 000 baril d'eau d'ici 2014 dans les zones de Tchikatanga et Tchikatanga-Makola ?
Quel projet ! Quand nous pensons, qu'avant la mise en oeuvre de ce projet, l'environnement (eau, air et sol) était plutôt salubre et que, de 2011 à 2013, l'environnement est devenu plutôt pollué et nous ne savons pas jusqu'à quand il restera encore pollué. Pour preuve le train qui faisait une escale à Makola ne le fait plus, nos espaces agricoles, nos terres furent saccagés et le pire est que nous ne recevons même pas d'assistance pour ces dommages causés, comme si notre pauvreté ne suffisait pas déjà, pour en venir nous ajouter d'autres soucis (l'agriculture et la pêche font parti de nos activités principales).Témoignaient les populations (femmes et hommes) qui ont bien voulu rester dans l'anonymat. Ce qui n'est pas faut ! Les populations autochtones criardes du Canada(Indiens) en Alberta ont dit que l'extraction des sables bitumineux a entrainé la mort des oiseaux, la pollution de l'environnement (eau, air et sol) et a accru le développement des maladies comme le cancer. Et après l'extraction des sables bitumineux les terres deviennent inutiles, elles ne peuvent plus être cultivés.
Quel projet ! Quand nous pensons que, pendant que l'ONU met sur pied la REDD en 2008, dans le but de lutter contre le changement climatique, certains projets comme celui de l'extraction des sables bitumineux à Tchikatanga et Tchikatanga-Makola(dont l'objectif est de produire 40 000 barils par jour en 2014) contribuent plutôt aux émissions d'environs 3 millions tonnes de co2/an. Sans compter que l'extraction des sables bitumineux produit 3 à 5 fois plus de gaz à effet de serre que l'extraction habituelle des hydrocarbures. C'est un scandale écologique! La planète est menacée. La société civile, la communauté internationale, l'union européenne, les autochtones doivent vite agir !
Si non, ce projet aurait épuisé plus ou moins entre 36 500 000 et 58 400 000 barils d'eau d'ici l'an 2014.
Si non, ce serait plus de 10 000 habitants de la zone exposés à plus de 5 000 de benzène de partie par million d'air (ppm).
Si non, ce serait environ 3 000 000 de tonnes co2 émis dans l'atmosphère
Si non, parmi les plus de 10 000 habitants, de la Zone exposée au benzène, on pourrait détecter quelques cas de cancer de poumon et de la vessie (D'après les deux centres internationaux de recherche de cancer aux usa le benzène serait cancérigène). Ce qui viendra compléter les 200 cas de cancer observés au CHU de Brazzaville en 2012.
Si non, les femmes de Tchikatanga et Tchikatanga-Makola, exposées à de niveaux élevés de benzène, pourraient constater pendant plusieurs mois l'irrégularité de leurs règles.
Si non, entre 2011 et 2030, le Congo pourrait remarquer, qu'il aurait augmenté ses émissions de gaz à effet de serre d'environ 20%.
Si non, Total Congo, pourrait aussi investir plus tard au Congo, à plus de 3 milliards de dollars, sur l'extraction des sables bitumineux (effet multiplicateur).
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