D’après un rapport de l'Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA), le marché des semences en Afrique subsaharienne est désormais dominé par des entreprises locales. Ces entreprises qui, pour la majorité, participent à un programme destiné à fournir des semences à haut rendement, ciblent essentiellement les petits producteurs. Expliquant les raisons de ce succès, le directeur du Programme pour les systèmes semenciers en Afrique (PASS) de l'AGRA, le Dr Joe DeVries, déclare que «la forte croissance que les entreprises semencières locales ont enregistrée en très peu de temps témoigne de l'esprit d'entreprise qui se répand dans les communautés à travers l'Afrique et de la demande refoulée de variétés améliorées à haut rendement chez les petits producteurs africains.»
Une étude réalisée l’année dernière indique que la plupart des producteurs qui ont eu recours à des variétés améliorées de semences, ont connu une augmentation de 50 à 100% de leurs rendements. Pour leur permettre l’accès à ces semences, le PASS avait entamé en 2007 une collaboration avec quelques entreprises dont la production totale de semences ne s’élevait qu’à 2000 tonnes. En 2014, cette production sera de 80 000 tonnes et sera fournie par un réseau de 80 petites et moyennes entreprises semencières locales présentes dans 16 pays.
Si pour le Dr Richard B. Jones, l’un des responsables du PASS, cette performance constitue une victoire, il précise cependant que des efforts devront encore être fournis : «Maintenant, nous nous appuyons sur cette réussite en travaillant avec le secteur privé et les pouvoirs publics pour lancer des initiatives nationales qui renforceront considérablement et entretiendront le développement, la production et la distribution de semences de qualité pour des variétés supérieures.» dit-il.
Mais le chemin est encore long avant l’adoption des semences améliorées par la majorité des petits producteurs, et au nombre des actions à mener pour y parvenir, le rapport indique que « les pouvoirs publics doivent faciliter la fourniture des semences de base élaborées par leurs programmes publics de sélection et prévoir des incitations fiscales pour favoriser les investissements dans les équipements de transformation, les techniques d'irrigation et les autres infrastructures servant à la production de semences. Par ailleurs, les entreprises semencières locales doivent accéder davantage aux capitaux d'investissement, et les agriculteurs ont besoin d'en savoir plus sur les avantages que présente l'investissement dans des semences de qualité de variétés supérieures.»
Aaron Akinocho
Autorisation de publication accordée par l'Agence Ecofin
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