L’Afrique subsaharienne est la région du monde qui affiche le plus faible niveau d’accès au financement, avec un taux moyen de bancarisation de la population de seulement 24 % (Findex 2012). Les systèmes bancaires de la région sont de taille étriquée, tant en termes absolus que relatifs, et le secteur de la microfinance s’y développe à un rythme relativement lent par rapport à d’autres régions du monde. Il existe une panoplie de stratégies pour élargir la couverture des services de microfinance, à commencer par la transformation des institutions existantes, la création d’institutions de microfinance (IMF) toutes nouvelles et autonomes, avec et sans structure de gestion ou de propriété centralisée, la descente en gamme des banques, et bien d’autres stratégies.
Ce forum examine la contribution des institutions de microfinance entièrement nouvelles à l’accès au financement dans la région. La formule des institutions toutes nouvelles vise à élargir la couverture des services financiers à travers deux éléments principaux : i) la création d’un groupe d’« IMF entièrement nouvelles », qui s’entendent des institutions nouvellement créées, sans infrastructures ni personnel ni clients ni portefeuilles préexistants, et ii) les organisateurs centraux — souvent des holdings — qui créent ces IMF grâce à des mécanismes de propriété commune et de gestion. En général, la holding joue également un rôle important d’appui aux activités, définissant les politiques et les procédures normalisées, et procédant au comarquage de filiales dans le réseau. Les IMF entièrement nouvelles se sont multipliées en peu de temps en Afrique subsaharienne, leur nombre étant passé de sept en 2006 à 31 en 2012.
Elles sont réparties dans 12 pays subsahariens, y compris des pays sortant d’un conflit comme la République démocratique du Congo (RDC), la Côte d’Ivoire et le Libéria. Bien qu’il existe un éventail de prestataires de services de microfinance en Afrique subsaharienne, la prolifération d’IMF entièrement nouvelles élargit le champ de couverture, avec des institutions régulées qui, pour la plupart, acceptent des dépôts et ciblent principalement les microentreprises et les petites entreprises. À la fin de 2012, les 31 IMF entièrement nouvelles en Afrique subsaharienne faisaient état de plus de 700 000 comptes de prêts, d’un portefeuille de prêts global de 527 millions de dollars, et de près de 2 millions de comptes de dépôt représentant un solde global de 445 millions de dollars.
Si bien d’IMF entièrement nouvelles sont encore jeunes, certains signes laissent entrevoir une forte consolidation de ces institutions à long terme. À la fin de 2012, elles comptaient déjà plus de 11 000 salariés et 700 agences. Prises collectivement, et dans certains cas individuellement, les IMF entièrement nouvelles occupent une place de plus en plus importante dans les marchés où elles sont présentes.
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