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Lettre des Aires Protégées d'Afrique - Décembre 2015



  • Le numéro 92 de la lettre NAPA nous parle à nouveau de notre MOOC sur la gestion des aires protégées. Elle présente par ailleurs quelques résultats d’une étude sur l’état de conservation de la faune en Afrique de l’Ouest et du Centre.

    Le numéro 92 de la lettre NAPA

    Edito : Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco

    Quelqu’un entend-il ?

    Au moment où toute la planète se retrouve pour parler du climat, où le sentiment que l’Humanité prend - enfin - conscience de la situation nous submerge, que nous nous réjouissons tous de ce pas qu’on nous garantira historique, assurément, à la fin de la COP, je me demande qui écoute, et surtout qui entend ?

    Ce ne sont pas les phrases creuses, les textes stérilisés ou les speakers désabusés qui m’inspirent cette question, tout cela, on en a tellement l’habitude qu’on ne le voit plus. Non, ce sont les résultats de l’analyse de situation de la « grande faune » en Afrique de l’Ouest et du Centre, récemment achevée (l’étude, pas la faune, pour elle, il faut attendre encore un peu !) dont cette NAPA se fait l’écho.

    Cette étude est détaillée, précise, documentée, solide… L’info qu’elle nous communique peut être crue et lorsque des doutes raisonnables existent, ils sont mentionnés. Pourtant, à sa lecture, je n’ai finalement rien appris qui n’ait été dit et redit depuis des décennies. Rien que nous n’ayons, à notre modeste échelle, déjà pointé du doigt. Avec quel résultat ?

    Considérons quelques extraits de la conclusion de l’étude : « L’Analyse indique clairement… la gravité de la situation dans laquelle se trouvent les espèces sauvages dans l’ensemble de la région. Les caractéristiques du déclin des différentes espèces sauvages, les facteurs expliquant ces

    déclins, et la nature des réponses face à ces derniers varient d’un pays à l’autre mais aussi entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Toutefois, force est de constater que les espèces sauvages enregistrent un déclin spectaculaire et que les réponses sont insuffisantes pour faire face tant aux pressions de longue date (existant depuis des décennies) qu’aux nouvelles pressions apparues au cours des dernières années et qui s’intensifient rapidement. Des extinctions d’espèces ont été enregistrées au niveau national et, dans des cas extrêmes, dans l’ensemble de la région (rhinocéros noir et rhinocéros blanc) voire au niveau mondial (oryx de Libye). Selon les prévisions, d’autres extinctions vont se produire et à tous les niveaux… ».

    C’est plutôt clair non ? Et finalement, pas nouveau. Cela a été dit, redit ; des livres ont été publiés, des films produits, des conférences, des congrès, des sommets tenus… Il existe plus de conventions internationales traitant du sujet que d’individus de certaines espèces au bord de l’extinction, devant nous, aujourd’hui ! Alors, avec tout cela, on est passé à l’action n’est-ce pas ? A voir…

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