Kigali, Rwanda, 30 juin 2016 – Le Forum africain du carbone de cette année s’est clos par des séances de haut niveau, où les participants ont entendu que le succès de la lutte contre le changement climatique et la réalisation du développement durable en Afrique nécessite la finance, la coopération et un véritable engagement avec les acteurs non étatiques.
« Le développement doit simplement être durable. Sinon, il ne s’agit pas de développement », a déclaré Vincent Biruta, ministre des Ressources naturelles du Rwanda. « Nous ne pouvons atteindre les objectifs de développement durable que si nous traitons le défi posé par le changement climatique. »
M. Biruta a souligné l'importance de la coopération, entre le public, la société civile et le secteur privé et entre les gouvernements, ainsi que la nécessité de faciliter l'accès à un soutien multilatéral pour l'action climatique « afin que les gouvernements nationaux puissent se concentrer sur la mise en œuvre. »
Rhoda Peace Tumusiime, Commissaire de l'Union africaine pour l'économie rurale et l'agriculture, a salué le fait que la plupart des pays, en amont de l'Accord de Paris sur le changement climatique en décembre 2015, ont explicité leurs intentions quant à leurs plans de de riposte au changement climatique, mais elle a mis les pays au défi d’en faire davantage.
« Nous avons besoin d'un effort de qualité, coordonné au niveau national», a déclaré Mme Tumusiime. Elle a également appelé à ce que l'Afrique reçoive sa juste part du financement climatique promis et a encouragé les pays à adopter des politiques qui incitent le secteur privé à l’action climatique.
Mahama Ayariga, ministre de l'Environnement, de la science, de la technologie et de l'innovation du Ghana, a déconstruit la distinction entre le financement climatique et tout autre type de financement.
« Nous parlons véritablement de finance de qualité, de finance intelligente face au climat », a déclaré M. Ayariga. « Lorsque nous parlons de finance climatique, nous parlons de financement relatifs à tous les secteurs, qu’il s’agisse de routes, de logement, d'agriculture : de toute la finance. »
Ephraim Kamuntu, ministre ougandais du Tourisme, de la faune et des antiquités, a amené les dangers et les coûts du changement climatique sur le devant de la scène.
Les émissions de gaz à effet de serre de l'Ouganda ne représentent qu'une fraction de un pour cent des émissions mondiales, mais deux événements récents liés au changement climatique ont coûté 300 vies et un demi-milliard de dollars pour réparer les infrastructures clés, dont les cliniques et les routes.
La contribution de l'Ouganda au changement climatique est très faible, « mais les impacts sont disproportionnés », a déclaré M. Kamuntu, qui a appelé à ce que les promesses de financement climatique soient honorées et les fonds mis à disposition rapidement.
Le responsable de la Banque africaine de développement, Anthony Nyong, a appelé à la rationalisation des offres de financement et à des dépenses plus rationnelles, remettant en cause, par exemple, la logique des subventions aux combustibles fossiles tout en recherchant des occasions de financer l'action climatique.
Mohamed Benyahia, directeur des Partenariats, de la Communication et de la coopération au Maroc, a souligné la nécessité de l’intégration des acteurs non étatiques, soit le secteur privé, la société civile et autres groupes non-étatiques, dans la réponse internationale au changement climatique.
Le Maroc accueillera la prochaine grande conférence internationale sur le changement climatique à Marrakech en novembre de cette année. M. Benyahia a décrit « la vision et la feuille de route » des réunions et des consultations visant à intégrer la participation des acteurs non étatiques à la conférence et aux processus de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques.
Les intervenants de cette semaine ont mis l’accent sur les opportunités et, en fait, le besoin pour l’Afrique de connecter les mesures d’atténuation à la résilience et la croissance verte, dans le cadre des objectifs ambitieux du Programme 2063 de l’Union Africaine. Les efforts visant à renforcer la résilience, liés aux emplois et bénéfices économiques, peuvent améliorer la pertinence des mesures d’atténuation pour les communautés locales.
Le rôle essentiel du renforcement des capacités a également été une question soulevée à plusieurs reprises au cours des séances de haut niveau et aux sessions des deux premiers jours de l'événement, et plus particulièrement, la nécessité d'une assistance technique dans la préparation de propositions de projets qui peuvent attirer des financements privés.
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