Alors que les cours reprennent cet automne, plus de 1,3 million d'enfants en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale risquent de ne pas bénéficier des repas scolaires du Programme alimentaire mondial (PAM) étant donné les contraintes financières que connaît l'agence onusienne.
La diminution des ressources, l'évolution des priorités des donateurs, ainsi que la modification des mécanismes de financement dans certains pays, ont contribué d'une part, à créer un déficit de financements et d'autre part, à mettre en péril les programmes.
« À moins qu'un financement ne parvienne d'ici le mois prochain, plus d'un demi-million d'élèves à travers le Mali, Niger, Mauritanie et Cameroun pourraient commencer la nouvelle année scolaire sans les repas qu'ils ont l'habitude d'avoir », a déclaré le PAM dans un communiqué de presse. « D'ici la fin de 2016, il n'y aura plus d'assistance pour 700.000 autres enfants dans onze autres pays ».
Au Tchad, où, dans certaines régions près de 80% de la population ne reçoit pas une quantité suffisante de nourriture nécessaire pour mener une vie saine, la capacité d'action du programme des repas scolaires du PAM a été réduite de plus de 90% sur les trois dernières années à cause du manque de financements.
Au Sénégal, les ressources actuelles permettront de couvrir les repas scolaires de moins de 20% des enfants ciblés par le programme.
En Mauritanie et au Cameroun, à cause du manque de financements pendant l'année scolaire 2015-2016, le PAM a été obligé de suspendre son assistance en janvier et en mai. En Guinée, le PAM va réduire de moitié son assistance pour cette année scolaire.
« Dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale – dans un contexte marqué, d'une part, par la faim et la malnutrition chroniques et d'autre part par les conflits - les repas scolaires ont toujours été une bouée de secours pour les enfants, très souvent les seuls repas réguliers et nutritifs qu'ils reçoivent », a déclaré le Directeur régional du PAM pour l'Afrique de l'Ouest, Abdou Dieng.
Alors que dans certains pays le gouvernement ainsi que les autres agences dirigent ou supportent le programme des repas scolaires, dans la majorité de la région le PAM est la seule ou la principale source de repas scolaires dans les zones où les niveaux de faim et de malnutrition sont les plus élevés. Les contraintes liées au financement ont obligé le PAM à réduire de plus en plus son domaine d'action d'année en année.
Le programme des repas scolaires du PAM est un important filet de sécurité sociale. Il encourage les élèves du primaire, particulièrement les filles, à s'inscrire, fréquenter et rester à l'école.
A travers la région, le PAM a un partenariat avec les petits agriculteurs et achète des aliments produits localement, aidant ainsi non seulement les élèves mais également l'économie locale en favorisant la hausse des revenus liés à l'agriculture.
Extrait sonore Radio ONU : Mise en perspective : Jérôme Longué
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