Dans le cadre des activités marquant le Forum régional africain sur le développement durable (ARFSD) à Addis-Abeba, les représentants de haut niveau de certains pays africains ont partagé ce jeudi leurs succès et leurs défis dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) et de l’Agenda 2063.
Au cours de la séance plénière intitulée « Défis et opportunités résultant d’une croissance inclusive et d’une prospérité pour tous », la Ministre en charge des affaires féminines, des questions de genre et du développement communautaire du Zimbabwe, Nysasha Chikwinya - déclare que les femmes représentent plus de 51% de la population africaine et que son gouvernement a été assez intelligent pour comprendre qu’impliquer les femmes dans la politique et la prise de décision est crucial pour réaliser les ODD.
« Au Zimbabwe, notre constitution prévoit une représentation de 50% de femmes dans la politique et la prise de décision pour réaliser l’égalité hommes-femmes. Nous sommes fiers d’avoir pris cette décision audacieuse pour habiliter les femmes au Zimbabwe, et je crois qu’il y a beaucoup d’autres pays qui ont fait mieux. Ceux qui ne l’ont pas encore entrepris cette démarche, doivent se rendre compte que sans cet outil important, l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063 ne peuvent pas être pleinement réalisés.
Mme Chikwinya dit que plus de la moitié des exploitants africains sont des femmes rurales qui ne comprennent pas la plupart des problèmes liés au changement climatique et aux mesures d’atténuation ; elle dit, « Nous avons besoin d’un programme d’éducation solide pour les femmes afin qu’elles puissent participer consciemment à ces programmes ».
L’idée d’autonomiser les femmes a été soutenue par la Ministre d’État ougandaise en charge des questions de genre, du travail et du développement social, Mutuuzo Peace Regis qui mentionne que son gouvernement est sur la bonne voie pour atteindre 42% de femmes parlementaires ».
Elle déclare également que son gouvernement a concentré des ressources suffisantes pour habiliter les jeunes, étant donné que « 78% de notre population a moins de 35 ans ». Mme Regis crédite son gouvernement pour une politique éducative menée qui a entraîné une « baisse du taux d’analphabétisme de 32 % à 24% en seulement 10 ans » et ajoute que l’un des nombreux autres efforts entrepris par son gouvernement, de « ne laisser personne pour compte » selon les ODD concerne un « programme de subvention d’aide sociale pour les personnes de plus de 65 ans ».
D’autres membres du panel comprenaient des délégués de haut niveau venant d’Égypte, de Mauritanie, de la Guinée équatoriale, du Congo, du Botswana et le commissaire aux affaires économiques de l’UA - qui soulignent tous les succès réalisés dans le cadre des ODD et de l’Agenda 2063.
De l’opinion générale, il reste encore cependant beaucoup à faire dans des domaines tels que le chômage des jeunes, l’éducation des filles et la réduction des écarts entre les hommes et les femmes, la relance des économies locales, la mise en place d’instruments financiers solides et l’investissement dans les statistiques.
La session était modérée par Fatima Denton, Directrice de la Division des initiatives spéciales de la CEA et présidée par Seleshi Awulachew, Ministre éthiopien de l’eau, de l’irrigation et de l’électricité - qui exhorte les gouvernements d’aligner les programmes aux plans nationaux de développement.
« L’Agenda 2063 et l’Agenda 2030 émanent de nos pays et de nos régions et ne doivent donc pas être considérés comme une imposition, mais plutôt comme une co-création, qui ne doit pas être difficile à aligner avec les plans nationaux de développement et à exécuter », dit M. Awulachew.
Les discussions lors du forum de deux jours aboutiront à une articulation claire et à un accord sur les contributions collectives de l’Afrique en tant que messages clés au Forum politique de haut niveau 2017.
[ODD2030-13]
Communiqué de l'ONU (629 hits)