La NAPA n°111 nous parle de lutte contre le braconnage dans les aires protégées d'Afrique. Elle rappelle également nos MOOCs sur la gestion des AP et sur le suivi écologique qui reprennent en septembre (voir www.papaco.org à la page "formation").
Le numéro 111 de la lettre NAPA
Edito : Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco
Militarisation verte
Nous avons fait des dizaines d’évaluations de l’efficacité de la gestion des aires protégées en Afrique au cours des dix ans écoulés. Dans presque tous les cas, la pression principale identifiée par les gestionnaires était le braconnage. Même lorsqu’il n’y avait strictement plus rien à braconner dans le parc en question ! C’est ce qui arrive lorsqu’on demande à des paramilitaires de se prononcer sur la gestion d’un parc : ils parlent de ce qu’ils connaissent, en toute bonne foi d’ailleurs. Peu importe que le parc soit envahi de plantes qui ruinent l’écosystème, que les moyens de travailler s’effondrent, faute d’un tourisme professionnel et productif par exemple, que la mauvaise gouvernance des autorités en place soit exposée au grand jour ou qu’il n’y ait aucune donnée scientifique objective pour bâtir le diagnostic : la faute aux braconniers, et si possible, cerise sur le gâteau, aux braconniers venus d’un pays voisin ! On peut ainsi allègrement se promener dans une réserve noyée sous le Lantana et s’entendre dire que les antilopes qui étaient là ont fui par crainte des villageois... Aux armes répondent les armes. Si les braconniers sont le problème, il faut des gens pour les contrôler. Et puisque les braconniers, nous dit - on, sont de mieux en mieux armés, il faut des gardes de plus en plus aguerris pour les maîtriser. Quitte à prendre des militaires, des mercenaires déclassés...
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