RAPPORT DE CGLU AFRIQUE & ENERGIES 2050
L’organisation panafricaine Cités et Gouvernement Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) et l’ONG française ENERGIES 2050 annoncent la parution de la version finale du rapport « Enjeux et opportunités de la territorialisation des contributions déterminées au niveau national (CDN) en Afrique ». Une première version avait été présentée à l’occasion de la 23e Conférence des Parties (CdP23) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui s’est déroulée à Bonn (Allemagne) du 6 au 17 novembre 2017.
Le rapport souligne le rôle indispensable des villes et des gouvernements locaux d’Afrique dans la mise en œuvre des stratégies nationales de lutte contre les changements climatiques et dans l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat. Au niveau international, comme au niveau du continent africain, l’implication des autorités infranationales est en effet incontournable afin de contribuer à transformer les « engagements » en actions concrètes sur le terrain. Cela est d’autant plus important que les études scientifiques soulignent que, même si les engagements pris dans l’ensemble des CDN tels qu’aujourd’hui formulés étaient tenus, cela ne permettrait pas, au niveau global, de maintenir le niveau d’augmentation des températures en deçà des 2°C et encore moins à 1,5°C d’ici 2100 par rapport aux niveaux préindustriels. L’heure est donc non seulement à la mise en œuvre mais également au rehaussement du niveau d’ambition des engagements et, dans les deux cas, les villes et les territoires ont un rôle essentiel à jouer.
Le rôle des gouvernements locaux et autres autorités infranationales est unanimement considéré comme crucial, notamment au regard de leurs émissions de gaz à effet de serre (en particulier les villes), de leur vulnérabilité aux impacts des dérèglements climatiques, mais également de leurs connaissances des spécificités de leurs territoires ainsi que des opportunités d’actions potentielles à mener tant dans le domaine de l’atténuation que de l’adaptation.
L’ouvrage aborde cinq (5) dimensions qui permettent de mieux ancrer le rôle des villes et des territoires dans la mise en œuvre des CDN. Il s’agit de (i) la gouvernance qui rappelle aussi bien la gouvernance verticale que la gouvernance horizontale, (ii) les questions liées à la sensibilisation et l’information, (iii) la dimension de l’élaboration des plans territoriaux climato-compatibles intégrés, (iv) les questions de financement, (v) les questions de mesures de la lutte contre le changement climatique au niveau local (systèmes de suivi MNV (mesure, notification et vérification).
CGLU Afrique, ENERGIES 2050 plaident pour une territorialisation des engagements des Etats depuis plusieurs années. Le présent rapport a été réalisé pour contribuer à l’atteinte de cet objectif. Il est articulé autour de deux grandes parties. La première vise à dresser un cadre d’analyse non exhaustif de l’implication des gouvernements locaux dans les politiques climatiques, insistant notamment sur la place réservée aux villes et territoires dans les CDN des Etats africains, sur le rôle croissants des acteurs non étatiques dans les négociations internationales sur le Climat, ou encore sur les expériences menées par différentes collectivités africaines dans le domaine du climat.
La seconde partie de ce rapport se veut plus « opérationnelle » et propose une analyse des leviers d’actions potentiels pouvant permettre aux collectivités africaines de renforcer la conception et la mise en œuvre de politiques et stratégies territoriales intégrées aux processus des CDN. Ces domaines d’action incluent notamment une amélioration des processus de gouvernance, la nécessité d’impliquer l’ensemble des acteurs, la mise en place de stratégies climat intégrées, qui répondent aux exigences de mesure, notification et vérification (MNV) prescrites par la CCNUCC, et l’accès aux financements internationaux afin d’accompagner la mise en œuvre à l’échelle territoriale.
Ce rapport se veut être également une invitation à une plus grande implication des collectivités territoriales dans la mise en œuvre de l’agenda du climat dans les pays africains. Il met en exergue l’impérieuse nécessité de renforcer les capacités de ces collectivités et de leur apporter l’assistance technique et financière, notamment à travers la finance climat et plus spécifiquement le Fonds Vert pour le Climat, nécessaires pour qu’elles puissent pleinement jouer leur rôle dans l’atténuation des émissions de GES comme dans l’adaptation aux changements climatiques.
Le rapport insiste enfin sur la fenêtre d’opportunité existante pour les collectivités africaines de s’inscrire dans les processus CDN afin de redéfinir en profondeur leurs modèles de fonctionnement, et de promouvoir des stratégies de développement économique et social qui soient à la fois durables et bas carbone et qui répondent au mieux aux enjeux de développement de leurs territoires.
Le rapport peut être consulté sur Rapport sur le site d'ENERGIES 2050 .
Sa version anglaise, sera disponible dans les prochains mois.
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