Par Samir ALLAL, Enseignant chercheur à l’Université de Versailles-Paris Saclay, Ambassadeur de l’Université pour les pays francophones et méditerranéens, Directeur du master professionnel en apprentissage « Analyse économique et gestion des risques ».
Un continent fracturé face à des défis majeurs
L’Afrique connaît depuis quelques années une série de bouleversements, démographique, économique et climatique. Des zones importantes et fragiles sont en train de basculer dans une « trappe à conflictualité » dont les effets d’entraînement rendent l’issue d’autant plus complexe et incertaine.
Une action décisive, pour une transition énergétique durable, juste et résiliente, fortement appuyée par la communauté internationale, est indispensable. Si nous n’agissons pas vite et fort pour réussir cette transition, nous irons vers plus de sécheresses, plus de difficultés dans l’accès à l’eau, plus de déforestations, plus de migrations, et par conséquent plus de conflits.
Pour sortir de ce cercle vicieux, où dérèglement du climat, insécurité et vulnérabilité s’entretiennent mutuellement, la transition bas-carbone en Afrique doit combiner des actions structurantes à long terme et des actions ayant des effets rapides, afin que la population perçoive les « dividendes » du développement. Le coût de l’inaction serait à terme bien supérieur au coût que représenterait la transition.
Les conférences sur le climat et les Objectifs de développement durable (ODD) ont accentué cette prise de conscience et ont augmenté la pression sur les États et les acteurs. Dans ce contexte, huit constats nous semblent pertinents pour introduire les numéros 107 et 108 de la revue Liaison Énergie-Francophonie (LEF), et utiles pour faire progresser la réflexion et l’échange avec toutes les parties prenantes concernées par la transition énergétique et numérique bas-carbone en Afrique.
L’énergie en Afrique, un secteur stratégique autour duquel gravitent de nombreux autres domaines
L’Afrique représente 16 % de la population mondiale, moins de 6 % de la consommation énergétique et 3 % des émissions de gaz à effet de serre. Les combustibles traditionnels (bois et charbon de bois notamment) représentent plus de la moitié du bilan énergétique primaire et final de
l’Afrique. Plus de 600 millions de personnes n’ont pas d’accès à l’électricité, principalement dans les zones rurales d’Afrique subsaharienne. Les efforts de promotion de l’électrification en Afrique gagnent en ampleur mais ne suivent pas le rythme de la croissance de la population. Le nombre total de personnes prive%u0301es d’électricité est en augmentation. Les initiatives sont nombreuses mais éparses et les critères d’accès aux financements internationaux, publics et privés demeurent multiples et complexes.
L’amélioration de l’efficacité énergétique est une priorité pour l’Afrique : elle permettrait une réduction des coûts pour les consommateurs, une meilleures compétitivité économique pour le continent et une diminution des investissements nécessaires pour les infrastructures énergétiques...
Source : Liaison Energie Francophonie N°108
La revue Liaison Énergie-Francophonie (LEF) vise à fournir de l’information aux différentes catégories d’acteurs du développement des pays de l’espace francophone dans les secteurs de l'énergie et de l'environnement, pour le développement durable. C’est une revue de connaissances générales, de contenu théorique, de nature vulgarisée et spécialisée, un outil de liaison et de valorisation des bonnes pratiques et de l’expertise francophone. C'est aussi un document de support aux formations et aux rencontres organisées par l’IFDD et ses partenaires.
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