Après le Burkina Faso en octobre, le projet Meriem a été officiellement lancé au Niger le 14 février dernier. Ce lancement marque le début d’une nouvelle phase dans la mise en œuvre du projet, qui doit mettre en place des solutions commerciales innovantes pour prévenir la malnutrition au Sahel.
L’événement a eu lieu au Palais des Congrès de Niamey, en présence de M. Ahmed Boto, ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé par intérim, de l’ambassadeur de France au Niger, de la directrice du département Transition démographique et sociale de l’Agence française de développement.
Ce lancement intervient dans un contexte sensible au Niger. En effet, la nutrition fait partie des priorités de développement du pays, qui affiche des taux restant particulièrement élevés : près d’un enfant sur deux de moins de cinq ans souffre en effet de malnutrition chronique (source : Smart 2018).
Une volonté de changement
Les pouvoirs publics du pays se sont engagés depuis de nombreuses années dans la lutte contre la malnutrition, notamment au travers de l’Initiative 3N « Les Nigériens nourrissent les Nigériens » qui met l’accent sur les initiatives nationales. « Notre pays regorge de potentialités dans les domaines commerciaux, économiques et agro-industriels », a ainsi déclaré le ministre du Commerce par intérim, avant de poursuivre : « Le domaine de l'agro-industrie peut contribuer non seulement à l’accélération de la croissance économique, mais aussi et surtout à la sécurité nutritionnelle, par la production, la commercialisation et la consommation d’aliments de qualité, produits localement ».
Cependant, cette voie n’est pas forcément empruntée par les entreprises sahéliennes qui rencontrent des difficultés à s’engager sur le marché des aliments fortifiés à destination des enfants et des femmes. En effet, il s’agit d’un marché complexe à investir, avec des exigences fortes en termes de qualité et des contraintes législatives importantes en matière de promotion.
Un défi de mobilisation des entreprises
Pour relever ce défi, l’AFD et la Fondation Bill & Melinda Gates s’allient dans le cadre d’un partenariat public-privé pour financer le projet Meriem (Mobiliser les entreprises sahéliennes pour des réponses innovantes et à large échelle contre la malnutrition). Concrètement, ce projet pilote vise à tester des solutions commerciales innovantes dans les grandes villes du Niger, du Burkina Faso et du Mali pour prévenir la malnutrition.
« Qu'est-ce qu'un investissement solidaire, sinon la capacité qu'auraient les entreprises sahéliennes à démontrer qu'elles peuvent répondre à un objectif tout en ménageant les conditions de leur rentabilité financière ? C'est à cette question qu'ont souhaité répondre deux donateurs aussi différents que la Fondation Bill & Melinda Gates, née du travail d'une entreprise capitaliste iconique, et l'Agence française de développement, banque de développement publique », a déclaré Marie-Pierre Nicollet, directrice du département Transition démographique et sociale de l’AFD à Paris, présente pour l’occasion.
Une coalition d’acteurs
La réalisation du projet Meriem, sous le pilotage du Gret et d’Hystra, réunit un ensemble de partenaires : des acteurs du conseil aux entreprises à l’international (Hystra, Ogilvy, ThinkPlace), de la recherche (IRD), et du développement (Gret, Iram, I.C.I) qui mutualiseront leurs compétences pour accompagner et appuyer des entreprises nigériennes dans le développement et la commercialisation de produits contribuant à un objectif de lutte contre la malnutrition.
Pendant trois jours, l’équipe de projet Gret/Hystra et l’ensemble des partenaires ont ainsi analysé les résultats des études menées pendant les premiers mois du projet auprès des populations et des entreprises. Ces réflexions ont permis d’affiner les concepts de produits qui seront développées par la suite avec les entreprises partenaires.
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