Dans le cadre de la campagne « Mon lait est local », qui vise à défendre et à promouvoir le lait local en Afrique de l’Ouest et au Tchad, le Gret a réalisé une étude sur la politique commerciale, les politiques fiscales et les filières lait dans la région. Celle-ci vient tout juste d’être publiée.
Le 1er juin 2018, la campagne « Mon lait est local » était lancée dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal) et au Tchad. Une initiative prise par des organisations de toutes sortes (éleveurs, industriels, groupements interprofessionnels), des ONG, ou encore des centres de recherche.
L’objectif est clair : promouvoir le lait local dans la région dans un contexte où les importations extra-africaines de produits laitiers et de préparations (mélanges de lait écrémé et de matière grasse végétale en poudre) se substituant au lait ne cessent de progresser.
C’est dans le cadre de cette campagne que le Gret a été chargé de réaliser une étude dont le but était d’évaluer les effets de cinq scenarii de modifications des politiques commerciales (comme la hausse des droits de douanes ou l’augmentation de la demande) et fiscale (comme la baisse de la TVA) appliquées aux produits laitiers et ses substituts. Ce travail a été réalisé dans quatre pays de la région : au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Sénégal).
L’étude a permis de mettre en évidence les intérêts et désavantages de ces scenarii ainsi que d’identifier leur faisabilité et leur faillibilité. Ce travail d’analyse s’est notamment basé sur des entretiens d’agriculteurs et de professionnels du secteur, sur l’étude des prix du lait et de ses substituts dans les quatre pays, mais également sur des prévisions économiques utilisant des modèles filières simplifiés élaborés pour l’occasion.
En définitive, cette étude a pu proposer deux recommandations bien précises afin de promouvoir la filière lait local en Afrique de l’Ouest :
La mise en œuvre de ces recommandations permettrait, selon l’étude, de rétablir la compétitivité du lait local par rapport aux importations de poudre et d’encourager les transformateurs à s’impliquer dans le développement de la collecte de lait local. En effet, il faut savoir qu’aujourd’hui, le lait local revient en moyenne au transformateur 15 % plus cher que le lait entier en poudre et 75 % plus cher que le mélange lait écrémé-MGV en poudre. Cette étude souligne également qu’hormis ces mesures, d’autres politiques de soutien à la filière lait local devraient être appliquées en complément.
Cette étude menée par le Gret a servi de base à l’élaboration d’une note de position de la campagne « Mon lait est local ». Récemment publiée, elle sera utilisée en support à diverses actions de plaidoyer. Les résultats de ce travail ont été présentés à Bruxelles le 9 avril dernier dans le cadre d’une journée de débats organisée par Oxfam et SOS Faim, deux partenaires de la campagne, avec des représentants des organisations paysannes africaines et de la Commission européenne. A noter également, l’étude sera présentée à Dakar le 13 juin prochain, lors d’un séminaire sur le lait dans la région ouest-africaine organisé par le Cirad.
Lire l’étude « Politique commerciale, politiques fiscales et filière lait en Afrique de l’Ouest ? »
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