Protection de la nature : les partenariats entre ONG et grandes sociétés se
Les grandes sociétés multinationales constituent des partenaires complexes, a déclaré la vice-présidente de l'association de protection de la nature World Wildlife Fund (WWF, Fonds mondial pour la nature), Mme Suzanne Apple, qui s'occupe des relations avec les sociétés Coca-Cola, Wal-Mart et Procter & Gamble, entre autres. Elle établit des partenariats et des alliances avec de grandes sociétés parce qu'elle sait que leurs compétences en matière de gestion et dans le domaine financier ainsi que leurs moyens techniques peuvent contribuer à la protection de la nature, notamment de la faune et de la flore sauvages.
Les organisations non gouvernementales (ONG) telles que le WWF se rendent compte qu'il n'est pas possible de s'attaquer à des problèmes tels que les changements climatiques, le déboisement et la diminution de la diversité biologique sans la participation des entreprises dont les activités ont une incidence sur l'environnement.
C'est pourquoi le WWF informe les grands producteurs et consommateurs de produits agricoles tels que le sucre, le soja et l'huile de palme de leurs effets sur l'environnement et tente de les persuader soit d'adopter de meilleures méthodes de production, soit de ne pas se fournir dans des zones dont la diversité biologique est particulièrement riche. Le WWF collabore aussi avec des sociétés, des fondations et des institutions multilatérales de développement, notamment la Banque mondiale, pour élaborer des projets de protection.
Les grandes sociétés ont de plus en plus tendance à coopérer avec les ONG en raison de l'adoption par les pays d'accueil et d'origine d'une réglementation stricte en matière d'environnement et de biodiversité. Par exemple, les organismes publics de promotion des exportations des États-Unis exigent la réalisation d'études détaillées au sujet de l'impact de leurs projets sur l'environnement avant de consentir à financer ces projets dans des pays en développement.
Les entreprises qui collaborent avec le WWF peuvent prendre en connaissance de cause des décisions fondées sur des données scientifiques et sur les recommandations de spécialistes, a indiqué Mme Apple. Le WWF ne collabore qu'avec des entreprises dont les objectifs sont conformes à sa hiérarchie des valeurs.
Ce fut le cas lorsque le WWF, la Banque mondiale, le Fonds mondial de l'environnement, la Banque allemande de développement et le gouvernement brésilien ont créé en 2002 la Zone protégée de l'Amazonie (Amazon Region Protected Area ou ARPA) en vue de conserver dans son état naturel une zone importante sur le plan biologique, dont la superficie est à peu près égale à celle de la Californie.
Bien sûr, l'établissement d'un partenariat entre de grandes sociétés, des banques multinationales et des fondations de pays riches a des raisons financières, a indiqué le directeur du programme de l'ARPA au WWF, M. Matthew Perl.
Toutefois, le désir d'obtenir des fonds pour un projet donné n'est pas la seule raison ou la raison la plus importante pour laquelle les ONG recherchent des partenaires. L'ARPA en particulier a cherché à établir des partenariats avec des organismes compétents susceptibles de renforcer les moyens des organismes publics brésiliens pour ce qui est de l'administration de la zone protégée de l'Amazonie.
Parfois, des projets importants ont pour origine l'idée d'une entreprise particulière. Par exemple, lorsque la grande société financière Goldman Sachs a acquis plus de 300.000 hectares de forêts revêtant une grande importance écologique dans la partie de l'île de Terre de feu qui appartient au Chili, elle a considéré cette acquisition comme une occasion exceptionnelle de créer quelque chose de différent, a expliqué le président de Goldman Sachs, M. Lloyd Blankfein. Elle est entrée en rapport avec l'association Wildlife Conservation Society (WCS) en vue d'établir une réserve naturelle.
Selon le directeur de l'institut de la WCS, M. Kent Redford, la réputation de Goldman Sachs et ses relations ont contribué à élargir le soutien apporté à ce projet. La société a ouvré de concert avec l'État chilien pour faire accepter cette idée et elle a créé un comité consultatif chilien. Sa participation à ce comité est l'une des principales raisons pour lesquelles de nombreux spécialistes chiliens appuient ce projet, a dit M. Redford.
Les entreprises et les ONG ont appris à tirer des avantages de leur collaboration, mais leurs styles différents d'organisation entraînent des difficultés. « Comme dans un bon mariage, a-t-il fait remarquer, il importe de découvrir dès le début les points forts et les faiblesses des deux côtés et de se fonder sur l'honnêteté, sur la transparence et sur des plans bien définis. » C'est ainsi que les partenaires du projet de la Terre de feu ont dû apprendre à synchroniser leurs efforts.
Un nombre croissant de petites et moyennes entreprises mettent en ouvre, dans le cadre de leurs activités, des principes relatifs à l'environnement et au domaine social, qui ressemblent souvent à ceux des ONG.
Par exemple, la société américaine Sambazon qui vend des produits à base d'açaï (fruit d'un palmier de l'Amazonie) a fait de la pérennité de ses activités en Amazonie un de ses objectifs principaux. Mme Apple considère les activités des entreprises de ce genre comme des petits projets pilotes qui peuvent contribuer à l'élaboration de normes et de méthodes pour l'ensemble des entreprises.
C'est ce qui s'est passé avec Sambazon. Selon son président-directeur général, M. Ryan Black, la plupart des entreprises qui se sont orientées dans la même direction ont tenté d'adopter les normes et les méthodes de Sambazon dans les domaines social et écologique ou tout au moins en ont tenu compte dans le cadre de leurs relations publiques et de la commercialisation de leurs produits.
Les sociétés Goldman Sachs et Sambazon ont toutes deux reçu en 2006 le prix d'excellence du département d'État.
Source : Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/
Partagez
Donnez votre avis