Jean Charest et Dalton McGuinty ont signé un protocole d’entente concernant une «initiative provinciale et territoriale sur les marchés climatiques». L’Ontario et le Québec se disent insatisfaits du plan fédéral concernant la lutte contre les changements climatiques qui selon eux «manque d’ambition». L’approche d’intensité adoptée par le Canada est semblable à celle adoptée par les États-Unis en 2002. Cependant, les candidats aux élections américaines ont spécifié préférer une approche de réductions absolues à celle d’intensité.

Les deux provinces canadiennes semblent partager ce point de vue. Jean Charest et Dalton McGuinty reprochent au gouvernement fédéral qu’il est fort possible qu’en ne forçant les compagnies industrielles polluantes à réduire la quantité de leurs émissions de gaz à effet de serre seulement en fonction de leur production, ce programme ne résulte pas en une baisse absolue des émissions de GES, mais bien en une hausse des émissions. En effet, si la production des grands émetteurs augmente, même si ces derniers réduisent l’intensité de leurs émissions, au final il y aura tout de même une croissance

Ces deux provinces ont donc préféré instaurer à partir du 1er janvier 2010 un système régional d’échange de crédits d’émission de gaz à effet de serre (GES) entre elles. Cela risque d’avoir une influence considérable puisque le Québec et l’Ontario représentent 58 % de l’économie canadienne. De plus, le programme des deux provinces se distingue de celui du fédéral au niveau du choix de l’année de référence. Le gouvernement québécois à préféré prendre comme année de référence 1990 afin que leur diminution de 9 % des émissions de GES depuis cette année soit prise en ligne de compte.

Il demeure toutefois qu’un double système au Canada pourrait créer des conflits entre les compagnies québécoises et ontariennes qui ne voudront sans doute pas se soumettre à des exigences plus sévères que leur compétiteur des autres provinces.

Source: Le Devoir