Par Karin Rives
Rédactrice
Washington - La hausse des températures de la planète a déjà entraîné des conséquences sur la production alimentaire dans de nombreuses régions du monde.
Un groupe de 14 responsables de gouvernements, d'agronomes et de climatologues africains ont récemment pris part à un programme d'échange organisé aux États-Unis sur le thème des changements climatiques.
Venus de 11 pays africains, les invités du Programme de visiteurs internationaux du département d'État (IVLP) ont passé deux semaines aux États-Unis pour s'enquérir de la manière dont les collectivités et les organisations de recherche américaines relèvent le défi de la sécurité alimentaire et de la production agricole durable dans un environnement changeant. Ils se sont rendus dans six villes différentes au cours de leur séjour en juillet 2011 sous les auspices de l'IVLP dont l'objectif est de promouvoir l'amitié et la collaboration entre les Américains et les citoyens des autres pays du monde entier.
En Caroline du Nord, le groupe s'est rendu à une exploitation agricole familiale baptisée Goat Lady Dairy, qui fournit des produits laitiers de chèvre et des légumes biologiques aux marchés en plein air et aux restaurants locaux. Lors de leur visite à cet État du sud-est du pays, certains des invités africains ont rempli des sacs de provisions dans une banque alimentaire, la Food Assistance Inc. qui aide les familles défavorisées de la région.
" C'est une expérience qui m'a beaucoup enrichi et a renforcé mon désir d'aider les autres ", a dit l'agronome Joaquim Duarte Gomes, qui travaille au ministère de l'agriculture de l'Angola. " C'est vraiment remarquable ", a-t-il déclaré, en voyant le nombre d'Américains qui font du bénévolat à la banque alimentaire.
Les fermes biologiques sont une inspiration
L'idée de mettre à profit les produits alimentaires cultivés localement pour aider à la subsistance des pauvres et maintenir en bonne santé les collectivités a également impressionné Abdulkadir Iman Mohamoud. Au moment de sa visite aux États-Unis, il était directeur à Jijiga du Bureau pour le bétail, l'agriculture et le développement rural de la région Somali, en Éthiopie. Il a depuis changé d'emploi et dirige le Bureau de l'éducation pour la même région.
Inspiré par ce qu'il a observé en Caroline du Nord, M. Mohamoud a dit qu'il souhaitait encourager des programmes scolaires qui incluraient la culture de jardins potagers dans les écoles et des cours sur l'environnement, afin d'aider l'Éthiopie à préserver ses terres arables qui sont menacées par la sécheresse et les conditions climatologiques changeantes.
" J'ai remarqué que l'agriculture biologique était une entreprise rentable et en plein essor aux États-Unis, a-t-il dit. J'ai appris qu'il y avait ici des relations importantes entre les universités, les marchés en plein air et les consommateurs - et aussi au sujet des technologies qui améliorent la production agricole dans les environnements sous pression. "
Une autre visite qui a marqué les invités africains était celle rendue à l'université de Californie à Davis, où les chercheurs leur ont montré les méthodes technologiques de transformation des aliments à bilan carbone neutre.
La secrétaire exécutive du Conseil national à la sécurité alimentaire (CNSA) au Sénégal, Seynabou Touré Laye, a déclaré que les activités organisées par l'IVLP avaient mis en exergue l'importance de partager les idées et les technologies à travers les frontières, ainsi que d'aider les collectivités à s'adapter aux changements climatiques.
Elle estime nécessaire de promouvoir les technologies simples qui sont accessibles aux petits exploitants agricoles et de soutenir les programmes locaux de sensibilisation et d'adaptation aux changements climatiques.
Les nouvelles cultures prometteuses
Mme Laye a aussi mis l'accent sur le rôle que les partenariats entre les secteurs public et privé joueront dans la mise au point de nouvelles biotechnologies, telles les variétés de cultures résistantes à la sécheresse et aux terres salines. Au cours de leur séjour en Californie, les invités africains de l'IVLP se sont rendus dans une usine de Monsanto, l'une des plus grandes compagnies de biotechnologie et de semences du monde, qui cherche actuellement à mettre au point, entre autres, une variété de maïs résistante à la sécheresse pour l'Afrique. Ils ont aussi visité les laboratoires biotechnologiques de l'université.
M. Gomes a noté que les méthodes novatrices de modification génétique des cultures " peuvent résoudre les problèmes qui entravent la productivité agricole " en Angola et ailleurs.
" J'ai retenu beaucoup d'idées de ce premier séjour aux États-Unis et je tenterai de les appliquer dès que l'occasion se présentera ", a-t-il déclaré.
Source : "IIP Digital"
Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat.
Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html
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