La communauté internationale a, depuis une trentaine d'années, fait des efforts afin de reconnaitre l'importance de généraliser l'égalité des sexes dans de nombreux domaines. Des instruments juridiques internationaux ont notamment permis de souligner l'importance que revêt la participation active des femmes dans les décisions environnementales et l'intégration du genre dans les politiques et les programmes en faveur d'un développement, dit durable.
Certaines études ont souligné le lien existant entre genre et changement climatique dans les pays en développement. Toutefois, rares sont les initiatives qui soulignent ce lien dans les pays industrialisés. Pourtant, comme l'a souligné France Levert du Réseau québécois des femmes en environnement (RQFE) lors du séminaire francophone sur le Genre et le Changement Climatique, "plusieurs études ont démontré comment, d'une part, les femmes peuvent avoir une influence importante dans les changements de comportements nécessaires à l'atteinte des objectifs de Kyoto et, d'autre part, celles-ci sont parfois plus exposées aux conséquences des phénomènes qui s'accentuent dans le contexte du changement climatique".
A cet égard, l'étude menée par Gerd Johnsson-Latham du Ministère des Affaires étrangères suédoises, déposée aux Nations Unies en 2007, semble particulièrement intéressante. En effet, celle-ci traite diverses thématiques, telles que la durabilité, le bien-être ou encore le développement sur la base des rôles reproductifs et sociaux des individus – ou en d'autres termes, sur la base de facteurs qui déterminent la façon dont les femmes et les hommes gèrent leur vie quotidienne.
En identifiant des différences sexospécifiques en termes de modes de consommation, de mode de vie, d'accès aux ressources et au pouvoir, et d'effets environnementaux, cette étude met en évidence des faits souvent négligés. Ainsi, grâce à des informations factuelles (et notamment en se penchant sur la mobilité et le transport), l'étude démontre que les impacts sur l'environnement sont différenciés selon le genre. L'empreinte écologique[1] des femmes s'avère être plus petite que celle des hommes, et ce, aussi bien dans les pays industrialisés que dans les pays en développement, générant ainsi moins de gaz à effet de serre.
Par conséquent, un changement de comportement semble crucial dans la lutte contre le changement climatique et dans l'amélioration des perspectives de tous les êtres humains de jouir d'un développement durable.
De plus, comme le souligne le rapport dans sa conclusion, "une approche mettant l'accent sur l'égalité des sexes crée des opportunités pour une plus grande durabilité de la consommation et de la production, renforce notre capacité à faire face à la menace climatiques et aux émissions croissantes de CO2 et favorise l'amélioration de la participation des femmes aux processus décisionnels".
Les femmes du "Nord" ont par conséquent un rôle crucial à jouer, étant elles aussi des agents de changements importants. Cependant, il semble essentiel de ne pas sombrer dans un discours naturaliste et de bien comprendre qu'hommes et femmes doivent travailler ensemble pour concevoir un développement qui puisse répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs (Rapport Brundtland, 1987).
[1] L'empreinte écologique est un outil permettant de mesurer l'impact des activités humaines sur l'environnement. Elle quantifie pour un individu ou une population, les superficies de terre et d'eau nécessaires pour produire les principales ressources consommées et pour absorber ses déchets. Voir le site : http://www.myfootprint.org/.
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07/10/24 à 12h30 GMT