En perte de vitesse depuis le XIXe siècle, la soierie appartient au patrimoine lyonnais, comme sa gastronomie ou son architecture. Consciente des enjeux du développement durable, la filière se préoccupe des impacts environnementaux de son activité, avec un bilan carbone et un autodiagnostic DD lancés en 2011.
Aujourd'hui, s'il n'existe plus de magnaneries (élevages de vers à soie) industrielles en Rhône-Alpes, l'artisanat y est préservé, et à l'instar de l'industrie du luxe, la soierie se porte bien. Elle se concentre sur un territoire où l'activité est importante : Rhône-Alpes est la première région textile française, avec, l'année dernière, 690 établissements, 16 000 emplois directs et 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le tissage de la soie, implanté essentiellement à Lyon, emploie, quant à lui, 1 500 personnes dans une quarantaine d'entreprises qui achètent les écheveaux en Chine et en Amérique du Sud.
" La sériciculture(1) est un élevage impérativement naturel, les vers ne supportant pas les pesticides, explique Pierric Chalvin, délégué général d'Unitex(2). Mais la préparation des écheveaux de soie, elle, demande une grande quantité d'énergie. " On utilise, en effet, de l'eau bouillante pour étouffer les cocons et tuer la chrysalide sans abîmer la fibre. " En Amérique du Sud, on la chauffe au bois d'eucalyptus et, en Chine, au charbon. Notre bilan carbone, calculé avec l'Ademe en 2011, nous a montré que la plupart des émissions de CO2 proviennent de là. Le tissage et l'ennoblissement se font dans un périmètre géographique circonscrit en Rhône-Alpes, réduisant les transports. Les procédés industriels, principalement alimentés en électricité et en gaz, sont drastiquement réglementés. La pollution par les effluents ou les déchets est donc impossible ", ajoute-t-il.
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07/10/24 à 12h30 GMT